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Lorsque des dégâts d’eau détruisent une cuisine en entier…

le mercredi 26 juin 2024
Modifié à 16 h 23 min le 26 juin 2024
Par Tristan Ouimet

touimet@gravitemedia.com

Alain Allard, résident de l’immeuble situé au 136, rue Primeau à Châteauguay, se retrouve avec une cuisine inutilisable depuis le 20 avril. En raison de dégâts d’eau causés fort probablement par des bris de tuyaux, elle s’est dégradée au fil du temps, sauf pour son micro-ondes qui est actuellement «sa survie». Sans nouvelle du propriétaire, il espère que son logement soit déclaré insalubre, afin de pouvoir le quitter le plus rapidement possible. 

«Ça fait 15 ans que je suis ici et avant, c’était bien beau. Je pouvais faire des gâteaux. Là, je vais à l’épicerie, je m’achète un repas de macaroni, je mets ça dans mon micro-ondes, deux ou trois minutes, je mange et je jette ça», décrit M. Allard, alors qu’il ne peut se servir de sa cuisinière.

Dans la cuisine de son 4 1/2, des traces noires partout sur sa cuisinière et sur le comptoir, des murs abimés par l’eau, une infestation de mouches à drains près de son évier et en bordure de sa fenêtre, ainsi qu’un trou au plafond qui a grossi au fil du temps.

Sa cuisinière a subi des dégâts d’eau, soit dans les éléments, mais également dans le four, laissant ainsi des traces noires. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Un refoulement d’égout dans son évier de couleur noir-bleuâtre s’ajoute à l’équation; un problème qui revient encore et peut survenir à n’importe quel moment.

L’évier avec un refoulement d’égouts, le 19 juin. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

«Le jour, ces temps-ci, c’est plus tranquille, explique-t-il. Mais l’autre jour, mon Dieu, une dame en haut de moi a lavé sa salade pendant une demi-heure. Son eau est arrivée jusqu’ici et j’ai sorti 13 chaudières avant qu’il y ait le refoulement d’égout. Les personnes en haut n’utilisent presque pas l’eau, mais je ne peux pas tout le temps me fier à ça.»  

«Quand je sors, il faut que je me dépêche parce que si je ne suis pas là et que ça coule à terre, ça va aller en dessous de mon plancher flottant», ajoute-t-il.

Une vue d’ensemble sur la cuisine actuelle d’Alain Allard. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Il n’est pas le seul dans l’immeuble à avoir subi des dommages dans son appartement. Il y a un an et demi, des tuyaux ont gelé et ont été brisés, causant des dégâts d’eau. 

Depuis, huit logements ont été endommagés, dont plusieurs sont «condamnés», dit M. Allard. 

Un logement «condamné». (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

«C’est moins que zéro»

Une vue d’ensemble sur la cuisine actuelle d’Alain Allard. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Banvest est le propriétaire de l’immeuble. Lorsque les locataires tentent de joindre l’entreprise, ils tombent sur une boîte vocale, qui est «apparemment toujours pleine». Ils ont l’impression de «parler dans le mur», évoque Alain Allard. 

Quelques jours après l’incident du 20 avril, un plombier est venu à son immeuble pour déterminer la cause de cet événement. Ce dernier a mentionné à M. Allard que son tuyau était écrasé. 

«Il m’a dit qu’il va en parler à Banvest et qu’ils vont me rappeler pour prendre un arrangement ou quelque chose, relate M. Allard. Je n’ai jamais eu d’appel de Banvest.»

Le locataire a envoyé une mise en demeure à l’entreprise immobilière, mais croit que ça va prendre «un an ou deux ans avant que ça passe».  

Banvest n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevues. 

Inspection de la Ville

Il y a un peu plus d’une dizaine de jours, un inspecteur de la Ville de Châteauguay est venu à son appartement pour évaluer si son logement est considéré comme «insalubre», fait savoir Alain Allard.

Au moment d’écrire ces lignes, ce dernier attendait toujours un document de la Ville qui attesterait que son logement est insalubre. Avec ce papier en main, il a espoir d’être éligible à un logement de l’Office municipal d’habitation à Sainte-Catherine, qui pourrait ainsi défrayer un pourcentage de son prochain loyer. 

«Ça peut aller jusqu’à 75% et moi je paie le 25%, mentionne M. Allard. De 1300 $ en descendant et il faut que ce soit dans la région de Châteauguay. Ce n’est pas l’Office municipal d’habitation qui choisit mon logement, c’est moi qui dois faire les démarches pour en trouver un et parler avec un propriétaire.»

«Il faut qu’il soit d’accord aussi avec ce qui est payé par l’Office», renchérit-il. 

Par courriel le 20 juin, Châteauguay a confirmé au Journal que des démarches étaient en cours pour ce bâtiment.