Un projet domiciliaire de près de 700 portes se dessine à Léry entre les rues du parc Gendron et du parc Bellevue. Le conseil municipal a rejeté à la séance publique du 1er octobre le 2e projet de règlement des promoteurs de Projet DC2. Les élus ont pris cette décision après que 92 citoyens aient demandé l’ouverture d’un registre en lien avec la modification du règlement de zonage.

Un total de 12 signatures par zone était nécessaire afin de poursuivre la démarche menant à un référendum, explique le directeur général de Léry Michel Morneau. Trois des cinq zones concernées ont recueilli respectivement 46, 27 et 18 signatures. On parle ici de la majorité.

«Ça déclare que les gens voulaient un registre. On n’en aura pas besoin parce que la procédure règlementaire a cessé», explique M. Morneau. Plutôt que d’aller de l’avant avec un registre puis un référendum, le conseil a interrompu le développement domiciliaire en n’adoptant pas le projet de règlement.

Le projet résidentiel n’est pas en péril pour autant. «Ils sont en périmètre urbain. Les promoteurs vont sûrement continuer le processus d’amélioration de leur projet. Mais pour l’instant, l’intégration du plan d’aménagement d’ensemble (PAE) a cessé. Un autre règlement verra le jour», détaille le directeur général.

Le promoteur du projet domiciliaire Dominic Desy se dit «très déçu de la tournure des événements», mais ne compte pas abandonner. Le président de Développement immobilier DC2 à Mercier attend la proposition de la prochaine administration municipale, au lendemain des élections du 2 novembre.

«La vocation du site est conforme à ce qu’on a proposé. […] Les terrains [en zone blanche], on a la responsabilité civile de les développer si on ne veut pas condamner d’autres terres agricoles ou des zones à grandes valeurs écologiques, souligne M. Desy.

Espaces boisés et circulation en jeu

Les résidents de Léry questionnent la Ville sur la protection des espaces boisés et le flux de la circulation que créera le Projet DC2.

Le maire Kevin Boyle a expliqué, à la séance publique du 10 septembre, que les promoteurs s’engagent à conserver de 25 à 27 % des espaces boisés en zone blanche, zone où il est permis de développer. Ils cèdent de plus une zone agricole de 2000 mètres située sur les lots. «C’est 50 % facilement, ce qu’ils nous ont cédé en termes de terrains boisés, endroits humides et agricoles», a-t-il affirmé.

Une étude de caractérisation faunique et floristique révèle que le site ne représente pas une «grande valeur écologique», explique le promoteur du projet. La seule fleur à protéger : l’aubépine ergot-de-coq. «Il n’y en a quelques-unes dans la zone agricole qu’on ne veut pas développer», précise M. Desy.

Les zones publiques, dont les rues et les bassins de rétention, occuperont 50 % de Projet DC2. Dominic Desy ajoute que 28 % de l’espace sera consacré aux parcs publics. «On savait qu’on avait affaire à une certaine acceptabilité sociale. On a décidé d’aller au-delà des exigences parce qu’on la souhaite, cette acceptabilité. On souhaite aussi respecter de notre propre chef, mais aussi à la demande des élus, le caractère de la ville de Léry», dit-il.

Durant le nivelage des terrains, Dominic Desy parle du respect du niveau naturel sans «déblais et remblais importants». Le balisement des endroits dédiés aux parcs est également prévu afin de préserver la végétation dans ces zones.

Esquisse du projet domiciliaire. (Photo : gracieuseté Groupe DDC et Développement immobilier DC2)

Flux de la circulation

L’ajout de logements occasionnera davantage de circulation automobile sur la route 132. En séance publique, les résidents se sont informés d’une sortie sur l’autoroute 30 ou encore l’aménagement d’une voie de service longeant la même route. La connexion des projets domiciliaires, toujours pour faciliter l’accès à l’autoroute 30, a été soulevée également.

M. Boyle a affirmé que des études sur la circulation étaient disponibles dans la documentation des promoteurs de Projet DC2. M. Desy confirme la réalisation d’une étude de la circulation par un expert. Parmi les recommandations qui seront appliquées au projet, il note une voie d’accélération et une autre de décélération sur la route 132, l’aménagement d’une rue collectrice du projet vers la rue de la Gare ainsi qu’un carrefour giratoire à même le projet «pour ralentir les gens».

Maisons abordables et premiers acheteurs

Un citoyen a demandé si le projet comportera des maisons abordables pour les premiers acheteurs ou encore des minimaisons. Le maire a transcrit la suggestion du résident en ajoutant que le développement comptera des logements locatifs. «On aimerait voir des logements locatifs pour les personnes âgées à prix raisonnable», a-t-il souhaité.

L’offre d’habitation sera diversifiée et accommodera les premiers acheteurs. «J’aime beaucoup le premier acheteur, mentionne Dominic Desy. Il y a aura des condos à acheter ou louer, des maisons de ville, des maisons jumelées. Il y aura aussi des maisons jumelées à un étage qui s’adressent à une clientèle plus âgée qui veut vivre dans une maison plus petite, avec moins d’entretien, mais avec son coin privé». Le promoteur s’engage également à bâtir des logements abordables et des maisons efficaces sur le plan énergétique.

«C’est sûr que ça va déranger. Il y a de bons et mauvais côtés, mais il faut aussi contribuer», a ajouté un citoyen en référence à la pénurie de logements au Québec.

Des citoyens ont proposé la création d’un comité pour se prononcer sur le développement du projet domiciliaire. Les élus ont reçu favorablement la demande.