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Féminicides : Un cri du cœur pour sauver la prochaine

le mardi 10 décembre 2024
Modifié à
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Alors que l’année s’achève, le Québec dépassera le triste seuil de 15 féminicides survenu en 2023, alors que 25 femmes ont été tuées depuis janvier, dont neuf sur le territoire de la Montérégie. Alarmés par cette tendance effrayante, les organismes composant la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM) se sont réunis à La Prairie afin de lancer la campagne #LaProchaineEstEncoreEnVie.

«On ne peut plus dire que cela ne nous concerne pas. Il est temps de parler, il est temps de dénoncer, il est temps d’agir!» C’est avec ces mots que Diane Crevier, directrice générale de la TCGFM, a débuté la soirée qui a réuni une centaine de personnes, en majorité des femmes, au centre multifonctionnel Guy-Dupré. Le regroupement d’organismes a demandé les services de la Régie intermunicipale de police Roussillon afin d’assurer la sécurité des femmes présentes.

«Chaque fois qu’il y a un féminicide, les femmes ont peur autour de nous, constate Jennifer-Ann Dooling, directrice générale de la maison d’hébergement pour femmes La Re-source, à Châteauguay. On a peur que la prochaine soit une de nos proches, que ce soit notre sœur, notre mère ou notre amie, mais aussi que ce soit nous-mêmes.»

Jennifer-Ann Dooling a pris la parole devant une centaine de personnes. (Photo: Le Reflet - Guillaume Gervais)

Pour lancer les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes qui se tenaient jusqu’au 6 décembre, le message était clair : il faut déployer plus de mécanismes afin qu’elles puissent se sentir en sécurité. Chaque personne a un rôle essentiel à jouer dans la lutte et la prévention des violences.

Par solidarité, la TCGFM demande à la population de sortir un drap blanc chaque fois qu’un féminicide survient. Avec ce geste symbolique, le regroupement d’organismes estime que non seulement la mémoire de la victime sera honorée, mais que tous seront sensibilisés sur ce que peut vivre les femmes de leur entourage.

Sylvie Guertin, mère de Synthia Buissières qui aurait été tuée par son conjoint Mohamad Al Ballouz en septembre 2022, a témoigné sur sa douleur d’avoir perdu sa fille. Elle a déploré notamment qu'en tant que proche d'une victime, elle ne reçoit pas assez de soutien, alors qu’elle a été aidée financièrement pendant un an seulement par l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC).

Organismes locaux membres

-CALACS Châteauguay;

-La Re-Source, Châteauguay;

-Quartier des femmes, Châteauguay;

-La Maison d’hébergement L’Égide, La Prairie;

-Centre de femmes l’Éclaircie, Sainte-Catherine;

-CALACS La Vigie, Salaberry-de-Valleyfield;

-L’Accueil pour Elle, Salaberry-de-Valleyfield;

-Option Ressource Travail, Salaberry-de-Valleyfield;

-D’Main de Femmes, Salaberry-de-Valleyfield;

-Hébergement La Passerelle, Vaudreuil-Dorion;

-Résidence-Elle du Haut-Saint-Laurent, Huntingdon;

-Carrefour pour Elle, Longueuil;

-La Maison chaumière – Maisons de la Paix, Longueuil;

-Place à l’emploi, Longueuil;

-Centre intégré de santé et des services sociaux de la Montérégie-Est, Longueuil;

-Centre de femmes de Longueuil;

-COFFRE Saint-Hubert;

-Centre intégré de santé et des services sociaux de la Montérégie-Centre, Saint-Hubert;

-Inform’elle, Saint-Hubert.

-Com’Femme, Brossard;

-Pavillon Marguerite de Champlain, Greenfield Park;