Un mois jour pour jour après que la Garde côtière canadienne ait annoncé la fin des travaux de démantèlement du Kathryn Spirit sur son compte Twitter, Ottawa a officialisé les choses sur le site du navire-cargo à Beauharnois, le vendredi 12 octobre.

«Beauharnois aura de nouveau une magnifique vue du Saint-Laurent», a lancé Marc Garneau, ministre des Transports en précisant qu’Ottawa a respecté ses engagements envers la population locale. Il a précisé que le conseil mohawk de Kahnawake a été consulté pendant le processus; le cours d’eau revêtant une grande importance aux yeux des peuples autochtones.

Bruno Tremblay, maire de Beauharnois, a prêté l’oreille au discours de Marc Garneau, ministre des Transports à Ottawa, le vendredi 12 octobre. (Photo: Marie-Josée Bétournay)

 

Le jeudi 10 novembre 2016, Marc Garneau, ministre des Transports, s’est arrêté à Beauharnois pour annoncer l’octroi d’un contrat au Groupe St-Pierre pour construire le batardeau. À droite, Claude Haineault, alors maire de Beauharnois.

 

«C’est un énorme soulagement pour les gens de la région», a-t-il mentionné en spécifiant que le Kathryn Spirit ne constitue pas un cas isolé. En octobre 2017, le ministre des Transports a déposé un projet de loi, la Loi sur les épaves et les bâtiments abandonnés ou dangereux. Le but : empêcher que les situations comme celles du Kathryn Spirit ne se répètent. Ce projet de loi s’ajoute à deux programmes similaires, destinés aux bateaux de petite taille, adoptés également en 2017.

Le remblai temporaire autour de l’emplacement du Kathryn Spirit devrait être enlevé d’ici décembre, selon M. Garneau. Le site devrait retrouver son état d’origine d’ici le printemps 2019.

«La fin d’une triste histoire»

Le maire de Beauharnois, Bruno Tremblay, a parlé de «la fin d’une triste histoire». «Nous allons pouvoir retrouver notre berge et la sécurité pour l’ensemble des citoyens qui s’approvisionnent en eau potable à partir du lac Saint-Louis», a-t-il affirmé. Le premier magistrat a rappelé que les préoccupations environnementales de la population de Beauharnois ont été entendues à Ottawa «après un long match de ping-pong entre Ottawa et Québec». M. Tremblay a remercié son prédécesseur Claude Haineault et la députée dans Salaberry-Suroît Anne Minh-Thu Quach pour leur ténacité dans le dossier.

Attentive aux discours des représentants du gouvernement fédéral, Anne Quach dit avoir été informée de l’annonce du gouvernement fédéral par la Ville de Beauharnois. La députée tenait à assister à cette rencontre de presse pour «rectifier les faits». «Je voulais aussi redonner à César ce qui revient à César, c’est-à-dire donner aux citoyens qui ont travaillé d’arrache-pied pour mettre de la pression, les journalistes, les maires successifs de Beauharnois et les pompiers locaux qui sont intervenus lors d’un incendie déclenché sur le bateau», a-t-elle énuméré.

Mme Quach évalue à 25 M $ les coûts imputables à la disparition du navire-cargo plutôt qu’à un peu plus de 11 M $ comme fait part Ottawa. «La construction du batardeau qui a servi à isoler le bateau a coûté près de 8 M $. En 2016, une opération in extremis pour redresser le bateau a coûté près de 6 M $», a-t-elle affirmé en reconnaissant les frais de 11 M $ pour le démantèlement du navire-cargo.