Lorsqu’un enfant tente de signaler que quelque chose ne va pas, il est primordial que les adultes ouvrent grand leurs oreilles. Espace Châteauguay, dont la mission est de prévenir la violence faite aux enfants, a lancé ce message à l’occasion de la Journée nationale des enfants le 20 novembre.

Près de 3 personnes sur 10 vivent au moins une expérience de violence avant d’atteindre l’âge de 16 ans, selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec publiée en 2016.

Pour Julie Mailhot, intervenante sociale chez Espace Châteauguay, le respect des droits des enfants et leur sécurité est une responsabilité collective. Il est essentiel que les parents, enseignants, éducateurs soient attentifs à l’enfant. «Aujourd’hui, tout va vite, mais prenons le temps de s’assoir avec l’enfant et prenons le temps de l’écouter», exprime-t-elle.

L’importance de croire un enfant

Si un enfant raconte être victime d’une forme de violence, l’adulte doit le croire. «C’est un pourcentage minime d’enfants qui va inventer une histoire, explique-t-elle. Et si l’enfant a inventé quelque chose, c’est qu’il ment et ça aussi, pour moi, c’est signe que quelque chose ne va pas.»

Il est important également de rassurer, de déculpabiliser l’enfant et de le féliciter du courage qu’il a d’en parler. «On dit aux enfants dans nos ateliers que c’est important d’en parler à un adulte en qui il a confiance. On leur explique que le silence fait que la situation va perdurer, mentionne-t-elle. On leur dit aussi que si l’adulte ne le croit pas, et bien d’aller en voir un autre.»

La violence chez les enfants peut être manifestée de diverses façons comme physique, verbale, psychologique, sexuelle ou sous forme de négligence.

Les signes à surveiller

Parfois, l’enfant ne verbalisera pas la violence dont il est victime, mais certains signes peuvent mettre la puce à l’oreille. «Il faut être vigilant à tout changement de comportement. Un enfant qui se renferme, qui est triste, qui ne veut plus aller à l’école alors qu’il aimait ça avant, ce sont des signes qui peuvent cacher quelque chose», expose Mme Mailhot.

L’intervenante sociale souligne qu’en cas d’inquiétudes pour la sécurité d’un enfant, il ne faut pas hésiter à le signaler à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). «La personne qui reçoit le signalement va aussi vous orienter, peut-être vous demander d’aller valider certaines choses», indique-t-elle. Le 811 Info-Social peut aussi être une bonne ressource selon Mme Mailhot.

Des conséquences nombreuses

La violence faite à un enfant peut être lourde de conséquences. Selon Mme Mailhot, l’enfant peut développer un comportement agressif, méfiant envers les adultes, avoir des problèmes de concentration, des difficultés relationnelles et développer des problèmes de santé mentale.

L’Institut de la statistique du Québec s’est penché sur les liens entre la violence vécue avant l’âge de 16 ans et la santé à l’âge adulte. «Il est de plus en plus évident que l’état de santé à l’âge adulte ne peut être examiné sans d’abord tenir compte des expériences de violence vécues durant l’enfance», indique-t-on dans l’étude. «Nombreux sont les facteurs de risque ou de protection qui se succéderont dans le parcours de vie et qui moduleront la profondeur des séquelles ou l’impact qu’ils auront à long terme sur la santé et le bien-être des individus», précise l’étude.

Des ressources à consulter si vous êtes inquiets pour un enfant

DPJ : 1 800 361-5310

Info-Santé volet social :811

Espace Châteauguay : 450-692-5757

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