VIDÉO - La cour avant au service du garde-manger

«Le gazon, ça ne sert à rien», se disaient les Merciérois Caroline Brunet et Francis Savaria en regardant leur cour avant alors qu’ils cherchaient un projet pour se distraire pendant le confinement. Désormais ce n’est pas de la pelouse que le couple entretient, mais un imposant jardin potager qui lui permet de nourrir sa famille pendant l’été et garnir le garde-manger pour l’hiver.

Mme Brunet a planté des fruits, des légumes et des fleurs à partir de semences que son conjoint a préparées. On y retrouve, entre autres, plusieurs sortes de piments, de fèves, de concombres, de melons et une trentaine de variétés de tomates. Les plantes poussent non seulement horizontalement, mais aussi vers le haut, tout en couleurs, rendant ce potager épatant aux yeux des passants.

Au début, les voisins s'arrêtaient pour le regarder et poser des questions, indique la dame.

«Ils nous disaient, oh mon dieu! C’est vraiment beau! J’ai même un voisin plus loin dans la rue qui avait vu ce qu’on faisait et il disait, ‘si tu as besoin de plants, j’en ai’, relate-t-elle. Je trouve ça le fun. Ça nous a permis de parler avec le monde dans le temps où on ne pouvait pas beaucoup [le faire].»

Elle invite toujours les curieux à goûter de divers fruits quand ils sont mûrs.

Comme le jardin produit des légumes en abondance, Mme Brunet laisse les surplus sur une table près de la rue pour que les gens puissent les prendre au besoin. «En temps de COVID, il y en a qui ont peut-être un peu plus de difficulté», explique-t-elle. 

Permis ou pas les potagers en façade?

Actuellement, la Ville de Mercier n’a pas de règlement concernant les jardins potagers en façade, mais elle compte se pencher sur le sujet prochainement. La Municipalité se dit toutefois «favorable à ce type de projet», surtout en contexte d’insuffisance alimentaire, indique Caroline Nguyen Minh, directrice des communications.

Pour sa part, la Ville de Léry tiendra une assemblée publique le 19 septembre à 18h30 à l’Hôtel de Ville pour permettre aux citoyens de s’exprimer sur un projet de règlement visant à autoriser les jardins potagers devant les résidences.

Les jardins sont permis devant la résidence à Beauharnois, à condition que leur superficie ne dépasse pas l’équivalent de 30 % de la cour avant, sans toutefois excéder 10 mètres carrés. Ils devront être localisés à une distance minimale de 2 mètres de l’emprise de la voie publique. La même règle s’applique à Sainte-Martine.

La Ville de Châteauguay ne permet pas l'aménagement de potager en façade. Le règlement autorise uniquement dans la partie latérale et à l'arrière du terrain. «Toutefois, reconnaissant les vertus et bénéfices de l'agriculture urbaine et s’il y avait des demandes des citoyens en ce sens, la Ville serait encline à entamer une réflexion à ce sujet», ajoute Christine Arsenault, conseillère aux communications.