VIDÉO - Apprendre à pédaler à l'école
L’école primaire est un lieu d’apprentissage d’une foule de choses; la lecture, l’écriture, les mathématiques. À Beauharnois, des élèves ajoutent une corde à leur arc: ils apprennent à faire du vélo à deux roues dès la maternelle.
André Charlebois est l’homme 1000 projets pour faire bouger les petits et les grands. Enseignant d’éducation physique à la retraite, il s’occupe entre autres du Grand prix cycliste de Sainte-Martine et c’est lui a qui a démarré la ligue de minibasket à Sainte-Martine dans les années 1990.
Depuis quelques années, il s’inquiète particulièrement des statistiques qui font état que les jeunes ne soient pas suffisamment actifs. «65 % des 5-17 ans ne bougent pas le temps requis par jour», indique-t-il. Les directives canadiennes recommandent au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité moyenne à élevée pour cette tranche d’âge.
M. Charlebois avait aussi remarqué que bon nombre d’enfants avaient des difficultés en vélo au Triathlon scolaire de Valleyfield. «Ils ont été obligés de faire descendre les élèves dans un secteur parce qu’ils n’avaient pas assez d’habilités», explique-t-il.
Le fait que les enfants n’utilisent plus les vélos autant qu’avant et qu’ils soient moins actifs lui a donné l’idée d’intégrer les vélos dans les cours d’éducation physique.
Commencer à la base
«Il faut commencer à la base. Dès 3 ou 4 ans, mentionne M. Charlebois. L’objectif c’est qu’à 7 ans, ils aient acquis la confiance. Le plaisir va arriver en même temps. L’enfant va avoir développé les habiletés et va pouvoir pédaler.»
Le projet a démarré à Sainte-Martine en 2019. À l’époque, il avait suffi de quelques cours seulement pour que la grande majorité des enfants participants soit capable de se promener sur deux roues.
Désormais les écoles Saint-Paul et Jésus-Marie à Beauharnois ainsi que le Centre de la petite enfance (CPE) Bobino apprennent à pédaler aux enfants. Les écoles Notre-Dame-de-la-Paix et Saint-Eugène participeront également au projet, ce qui représente au total 1200 enfants.
Au départ, les petits utilisent un vélo sans pédales. «Ils peuvent se propulser (avec leurs pieds). Quand ils ont peur, ils mettent les pieds au sol et ils se stabilisent», explique Bruno Dagenais, enseignant en éducation physique à l’école primaire Jésus-Marie. Lorsqu’ils sont en confiance, ils passent ensuite à la bicyclette à pédales.
Tous égaux sur deux roues
Des notions de sécurité sont aussi enseignées pour que les enfants circulent sans danger dans les rues. «Quand j’étais petit, on se promenait à vélo à Beauharnois, on n’avait pas de casque, pis c’était facile. Aujourd’hui, les endroits pour faire du vélo où il n’y a plus d’auto sont de plus en plus rares et restreints», reconnait M. Dagenais.
Le fait d’enseigner la pratique du vélo à l’école rend l’apprentissage de ce moyen de transport actif accessible à tous. «On a des enfants qui n’ont pas nécessairement accès à de l’équipement comme des vélos. Donc, ça permet à tout le monde de partir du bon pied», mentionne Suzie Vranderick, directrice générale adjointe à la réussite du Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands.
Cette initiation scolaire à la bicyclette a un impact concret chez les enfants, selon Amilie Dorval, une maman qui s’implique au comité de parents de l’école Saint-Paul. «Depuis que le programme est commencé, on voit qu’il y a plus d’enfants qui viennent à l’école avec leurs parents à vélo», remarque-t-elle.
Le CPE Bobino avait déjà des vélos sans pédales avant que M. Charlebois l’approche. Un vélo, un sourire a permis l’acquisition de plus de vélos pour initier les tout-petits.
50 000 $ à trouver
Maintenant que le projet Un vélo, un sourire est étendu aux quatre écoles primaires de Beauharnois, l’organisme fait face à un problème de logistique du transport et d’entreposage de matériel et entame un grande campagne de financement.
Déplacer et ranger 70 vélos représentent un défi. «Dans ma Grand Caravan, 10 vélos trotteurs c’est le maximum que je peux avoir», illustre Bruno Dagenais, enseignant en éducation physique. L’organisme souhaite amasser 50 000 $ pour acheter deux remorques de transport, un deuxième conteneur pour ranger l’équipement et se procurer d’autres vélos et de l’équipement de protection.
Un plan de commandites est proposé aux entreprises et individus qui souhaitent contribuer. Un vélo, un sourire est également en pourparlers avec la Ville pour voir comment cette dernière pourrait participer au projet.
Le projet en chiffres
70 : nombre de vélos
26 000 $: coût total du projet jusqu’à maintenant. De cette somme, 10 000 $ proviennent de Loisirs et Sports Montérégie pour l’achat de vélos. Un montant de 8 000 $ payé par le CPE Bobino pour l’achat de vélos et 7 000 $ de la part de l’école Saint-Paul pour le premier conteneur, plus 2000 $ fournis par l’Équipe Vélo Patriotes 1838 pour différentes dépenses.