Des parents ont vécu des heures d’angoisse après la fin des classes le lundi 25 janvier. Désorientée par un changement de trajet de l’autobus scolaire, leur fille de 12 ans est descendue au mauvais endroit dans Ville Mercier et s’est égarée.

Elle a heureusement été retrouvée saine et sauve. Le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries (CSSGS) exprime ses regrets pour cette mésaventure et assure qu’il a pris des mesures pour éviter qu’elle ne se reproduise.

« J’ai souffert pendant trois heures. J’ai pleuré ma vie. Je pensais qu’elle était kidnappée », confie Annie*. Sa fille a débarqué de l’autobus à environ 3 km de l’arrêt où elle devait se rendre, à proximité de la maison de son père, à qui c’était le tour de l’accueillir pour la semaine. Incapable de trouver le domicile paternel, Suzie* a décidé de marcher jusque chez sa mère à Châteauguay à 8 km. « Elle a pleuré en marchant. Elle était trop gênée pour demander de l’aide », se désole Annie. Suzie n’étant pas toujours pas arrivée à 16h50, son père a contacté la mère. L’école a été avisée puis la police alertée.

« La police est venue vite. Ils sont arrivés en cinq minutes. C’est incroyable », apprécie Annie.

« Dès l’appel, le sergent a mobilisé les policiers de Mercier à la recherche d’informations (école, amis, transport scolaire, etc.). Ceux-ci ont rapidement appris que la jeune fille avait bien quitté son école en autobus scolaire et qu’elle était descendue à Mercier. Rapidement, les policiers ont ratissé le secteur pendant que le sergent planifiait une stratégie d’intervention », explique Vincent Lanctôt, porte-parole de la Ville de Mercier.

Agents, profs, proches et plusieurs bons Samaritains ont cherché Suzie. C’est finalement un citoyen qui l’a trouvée vers 19h30 alors qu’elle marchait toujours à Mercier.

« Quelques instants plus tard (à 19 h 31), les policiers ont reçu, via la centrale 9-1-1, l’appel d’un citoyen nous signalant une jeune fille qui semblait perdue. Une minute plus tard, un agent a réussi à la localiser. Elle était en bonne santé et ne semblait pas apeurée », renseigne M. Lanctôt.

Ses parents, soulagés, expriment leur reconnaissance à tous ceux qui ont participé aux recherches. « Cette énergie de solidarité mérite d’être soulignée. Ils méritent tous une médaille de bravoure », considère Annie.

Désolés

La mère déplore que le circuit d’autobus ait été modifié sans que son enfant n’en soit informée. Elle mentionne qu’une nouvelle chauffeuse était au volant et qu’elle aurait dû, selon elle, détenir des informations sur les élèves à bord. « Les chauffeurs devraient avoir une liste des passagers pour connaître leurs visages et s’assurer qu’ils descendent au bon endroit », plaide-t-elle.

Le Centre de services scolaire regrette la situation. « Il est clair pour le CSSDGS que la situation vécue au sujet de cette jeune fille n’aurait pas dû se produire. Nous sommes sincèrement désolés de la situation exceptionnelle vécue et sommes conscients qu’elle a été une source de stress et d’inquiétude énorme pour les parents et l’élève », exprime sa porte-parole Hélène Dumais.

Elle fait part qu’aussitôt informé, le CSSDGS a « déployé tous les efforts afin de retrouver » Suzie. Des membres du personnel de l’école fréquentée par Suzie ont entre autres participé aux recherches.  « Le Service du transport scolaire a aussi fait tout son possible en pareille circonstance : vérification des autobus, suivis en direct avec les policiers et l’école, soutien constant durant les recherches », détaille-t-elle.

« Nous tenons d’ailleurs à remercier chaleureusement toutes les personnes qui se sont investies de la mission de retrouver la jeune fille. Cet élan de solidarité a fait chaud au cœur. Heureusement, grâce à l’apport de chaque personne impliquée, elle a été retrouvée. Un grand soulagement pour tous et un élan de solidarité qui doit être mis en lumière!  » souligne-t-elle.

Circonstances

Hélène Dumais expose que c’est une nouvelle « chauffeuse d’expérience » qui conduisait l’autobus à bord duquel Susie se trouvait.  « Connaissant bien le secteur, elle a jugé qu’un changement dans son parcours permettrait d’assurer une plus grande sécurité pour les élèves tout en réduisant la durée du trajet, leur permettant ainsi d’arriver plus tôt à la maison. Elle a donc pris l’initiative d’optimiser le trajet », explique-t-elle.

La chauffeuse a informé les élèves du changement la semaine précédente mais Susie n’était pas présente et n’a pas eu l’information.

« Bien que cette façon de faire ne figure pas dans les pratiques habituelles et souhaitées par le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries concernant ses parcours d’autobus, des changements minimes au parcours établi peuvent être testés en cours d’année scolaire », informe Mme Dumais.

« Afin que cette situation ne se reproduise plus, indique Mme Dumais, tant pour l’élève concernée que pour tous les élèves transportés, le CSSDGS a fait le nécessaire dans ce dossier dès le lendemain. Un rappel des bonnes pratiques aux transporteurs est en cours et est mené par le Service du transport scolaire. »

Hélène Dumais précise que chaque parcours d’autobus est revu en début d’année scolaire et « tient compte de toutes les informations pertinentes au sujet des élèves transportés ».

Elle assure : « Chaque élève transporté se retrouve sur la liste de l’autobus assigné. Le chauffeur connaît les lieux de débarquement de chacun et le nombre d’élèves à chacun des arrêts. »

*Nom fictif, la famille souhaitant garder l’anonymat