Un cinéaste de Léry présente son premier long métrage
Gabriel Allard a présenté pour la première fois son film Snow Angel le 10 septembre au Festival de cinéma de la Ville de Québec (FCVQ). Ce film de suspense, qui prendra l’affiche dans les salles du Québec le 9 décembre, est le fruit de plusieurs années de travail de la part du réalisateur et de son équipe.
Gabriel Allard a pratiqué divers métiers pendant plusieurs années, mais a toujours rêvé de réaliser des films sans jamais vraiment oser le faire. « Un jour, j’ai juste décidé que c’est ça que je voulais faire. J’avais 33 ans et j’ai décidé de me lancer en m’inscrivant à une école privée », a confié le Châteauguois d’origine.
Quelques années et six courts métrages plus tard, celui qui habite maintenant Léry présente son premier long-métrage en compagnie de sa conjointe et comédienne, Catherine Bérubé, qui joue le rôle du personnage principal.
Un film sombre
Tourné en 21 jours en pleine pandémie dans un village reclus et abandonné de la Haute-Gaspésie, « Snow Angel est un film qui pourrait se qualifier comme un thriller psychologique, un genre qui ne se fait pas souvent au Québec », a déclaré M. Allard.
Catherine Bérubé, une actrice à la filmographie bien fournie, y joue le rôle de Mary-Jane, une ancienne championne de snowboard originaire du Vermont qui vit une existence de débauche depuis plusieurs années. « Le film débute avec un gros accident de la route mortel. Mary-Jane, rongée par la culpabilité, se morfond dans son chalet et essaie de se reprendre en main », dévoile Mme Bérubé.
Alors que le personnage principal tente de quitter son chalet, des phénomènes inexplicables commencent à se produire, créant ainsi le flou entre le réel et l’imaginaire.
Pour le cinéaste, ce film de 1h30 est une façon de suivre en close-up la tourmente de l’ancienne sportive dans un cadre hivernal et inquiétant.
Scène de tournage dans le village abandonné de Saint-Octave-de-l'Avenir en Gaspésie. (Photo: Gracieuseté)
Une redistribution équitable
Gabriel Allard est fier de dire que son film a été réalisé et tourné de manière indépendante, sans l’aide de grosses subventions. « Je ne voyais pas que c’était viable de passer par les institutions pour faire ce genre de film », explique-t-il.
Le Léryverain a plutôt décidé de vendre 50 % des parts du film, à 5000$ chacune, pour aller chercher un total de 250 000$. « L’autre moitié de la tarte, indique-t-il, a été séparée au travers de toute l’équipe de tournage. En ayant ainsi chacun son petit pourcentage, tout le monde y trouvera son compte si le film voyage et rencontre du succès ».
Soulagement et fierté
Même si le tournage a été éprouvant à sa manière, le couple s’entend pour dire que l’expérience fut mémorable.
« Ça a été trois semaines intenses avec un petit budget et une équipe réduite. On a travaillé très fort et ce fut un challenge extraordinaire en pleine Covid, dans un lieu complètement isolé ».
Le réalisateur avoue maintenant se sentir soulagé et heureux d’avoir sorti son film; « on a beaucoup misé là-dessus pour l’avenir, ce sont des années de travail non rémunérées! ».
Cette réalisation n’aurait pu se faire sans le solide soutien de la communauté, mentionne Mme Bérubé. Des personnalités locales, la famille, les amis ou encore, des connaissances ont participé financièrement au projet. « Ils ont encouragé quelqu’un du coin, on a vraiment senti un bel appui de notre communauté! ».
L’acteur Paul Doucet, qui habite à Mercier, fait aussi partie de la distribution du long métrage.