(English follows) Un père de famille de Châteauguay risque la déportation. La demande de parrainage de sa conjointe pour qu’il obtienne sa résidence permanente a été refusée deux fois en huit ans par le gouvernement du Canada. Récit d’une histoire d’immigration loin d’être simple.
Originaire de Sainte-Lucie, une île des Antilles, Rawle Vitalis est venu au Canada en 2008 visiter sa sœur. Il a rencontré celle qui allait devenir sa femme quelques mois plus tard: Adeola, une Canadienne. M. Vitalis a décidé de demeurer au pays.
En 2010, sa conjointe a fait une demande pour parrainer son époux. Cette demande a été refusée en 2013 puisque Rawle Vitalis n’avait pas de passeport valide. Selon Adeola Vitalis, la copie originale du passeport était dans les mains de l’Agence des services frontaliers du Canada depuis l’arrivée de son conjoint en sol canadien et l’organisme refuse de le rendre.
À ce moment-là, Rawle Vitalis a obtenu un premier avis de déportation. « Nous avons essayé de fournir tous les documents. La seule chose qui manquait c’était le passeport. Comment pouvaient-ils nous pénaliser si ce n’était pas de notre faute ?» a demandé Mme Vitalis au gouvernement canadien. Ce dernier a accepté que M. Vitalis reste au Canada, mais sa conjointe devait faire une nouvelle demande.
Le couple a repris le processus à zéro et payé à nouveau les frais évalués à quelques milliers de dollars pour franchir les différentes étapes.
Documents en retard
La situation s’est compliquée puisque M. Vitalis a une fille née à Sainte-Lucie qui y vit toujours. La loi canadienne oblige les personnes qui désirent faire une demande de résidence permanente de faire également la demande pour les enfants à charge, et ce même si l’enfant ne vient pas vivre au Canada.
Lors de cette deuxième demande, les Châteauguois n’ont pas réussi à obtenir les documents nécessaires pour la fille de M. Vitalis dans les délais exigés par Immigration Canada. Le 11 janvier 2018, Immigration Canada leur a envoyé une lettre les informant que leur demande de parrainage était refusée pour cette raison. Les Vitalis ont obtenu le document manquant après avoir reçu la lettre. Ils ont donc porté la décision en appel et demandé à nouveau de rouvrir leur dossier, mais Immigration Canada a refusé.
Le gouvernement a de nouveau émis un avis de déportation pour M. Vitalis qui devait être effective à la fin du mois de mars. Il n’a pas été déporté jusqu’à maintenant notamment parce qu’il n’a toujours pas de passeport valide. La famille tente pour une troisième fois de faire une demande.
Grand stress pour la famille
Les derniers développements causent beaucoup de stress à cette famille qui compte aujourd’hui deux fillettes de 3 et 6 ans. Mme Vitalis souligne que son conjoint travaille à temps plein et est extrêmement présent dans la vie de ses filles, elle qui connait des horaires de travail atypiques. «Ce stress intense détruit notre unité familiale et ça affecte nos enfants. Tout ce qu’on demande c’est que mon mari obtienne sa résidence permanente pour qu’on puisse enfin vivre en paix», confie Mme Vitalis. De son côté, Rawl Vitalis se sent prisonnier de la situation. «Je suis comme en prison. Je ne peux pas partir, mais je ne peux pas rester non plus», commente-t-il.
«Je vois beaucoup d’immigrants provenant de plein de pays qui reçoivent de l’aide et du soutien payés par nos taxes. Mon conjoint et moi travaillons dans ce système et on nous refuse ces besoins de base». Adeola Vitalis
Soutien de la députée fédérale
La députée fédérale Brenda Shanahan a été mise au courant de la situation de la famille Vitalis. Elle nous a indiqué en entrevue qu’elle ne pouvait pas commenter ce dossier précis, mais elle confirme que son bureau a envoyé une lettre d’appui à la famille à Immigration Canada. D’un autre côté, elle souligne que le processus d’immigration est très rigoureux pour des raisons de sécurité.
Elle invite les gens en processus d’immigration à utiliser les ressources gratuites qui sont offertes à son bureau pour les aider dans les différentes étapes de leurs demandes.
De meilleurs conseils avec un avocat?
Claudia Molina, une avocate spécialisée en immigration au courant de l’histoire des Vitalis affirme que l’homme aurait aujourd’hui sa citoyenneté canadienne s’il avait eu recours aux services d’un professionnel. Adeola Vitalis affirme de son côté qu’elle n’a pas utilisé les services d’un avocat au départ, car c’était ce qu’Immigration Canada lui suggérait de faire. «Ils nous disaient : vous n’avez pas besoin d’un avocat. Ne gaspillez pas votre argent. Ça ne changera pas votre dossier. Votre application est simple», raconte Mme Vitalis. Devant les difficultés auxquelles ils font face aujourd’hui, Mme Vitalis dit qu’elle aurait agi autrement dès le départ. Le couple utilise désormais les services d’un avocat (qui n’est pas Me Molina) dans le cadre de sa troisième demande.
Chateauguay man risks being deported
The father of a Chateauguay family is risking deportation. The request for sponsorship by his significant other so that he can obtain permanent residency has been refused twice in eight years by the federal government. This account of an immigration story is far from being a simple one.
Originally from Sainte-Lucie, an island in the Antilles, Rawle Vitalis came to Canada in 2008 to visit his sister. He met Adeola, the Canadian woman who was going to become his wife, a few months later. So Vitalis decided to remain in Canada.
In 2010, his wife made a request to sponsor her husband. This request was refused in 2013 since Rawle Vitalis did not have a valid passport. According to Adeola Vitalis, the original copy of the passport was in the hands of the Canada Border Services Agency since her husband’s arrival of his wife on Canadian soil and the agency refuses to give it back.
At that time, Rawle obtained a first deportation notice. ‘’We tried to give all the forms. The only thing that was missing for the second part of acceptance was the passport and we can’t get acquire it. How could they penalize us for that if it’s not our fault?’’ Vitalis’ wife asked the federal government. The government accepted that Rawle could stay in Canada, but his wife had to make a new request.
The couple restarted the process from scratch and again paid expenses evaluated at a few thousand dollars to go through several steps.
Documents late
The situation got complicated since Vitalis has a daughter born in Sainte-Lucie who still lives there. Federal law obliges people who wish to make a permanent residency request to also make a request for the children in their charge, and this must be done even if the child does not come to live in Canada.
When this second request was made, the Chateauguay couple had not succeeded in obtaining the necessary documents for the daughter in the time line demanded by Immigration Canada. On January 11, 2018, Immigration Canada sent them a letter informing them that their sponsorship request had been refused for that reason. The Vitalis couple obtained the missing document after having received the letter. They then appealed the decision and again asked to have their file reopened, but Immigration Canada refused.
The government again issued a deportation notice for Rawle which was supposed to go into effect at the end of March. But he was not deported up to now, notably because he still did not have a valid passport. The family is trying to make a third request to acquire one.
Lots of stress
The latest developments are causing lots of stress to the family which today includes two little girls aged 3 and 6. Adeola affirms that her husband works full time and is very present in the lives of his daughters as she has non-typical working hours. ‘’This intense stress is destroying our family bit and that is affecting our children,’’ she says. ‘’All we are asking is that my husband obtains his permanent residency so that we can finally live in peace.’’ From his standpoint, Rawle feels like a prisoner in this situation. ‘’I feel as if I am in prison,’’ he describes. ‘’I cannot leave, but I can’t stay here either.’’
’’I see a lot of immigrants coming from many different places that our taxpayers’ dollars are helping and providing all kinds of support. Myself and my husband are working towards that system and we are being denied those basic necessities.’’ Adeola Vitalis
Support from federal MP
Chateauguay-Lacolle MP Brenda Shanahan was informed of the Vitalis family’s situation. She told Le Soleil in an interview that she could not comment on this precise dossier, but she confirms that her office sent a letter of support for the family to Immigration Canada. From another viewpoint, she emphasizes that the immigration process is very severe for security reasons.
She is inviting the people in the immigration process to use the free resources that are offered at her office to aid them in the various stages of their requests
Best advice with a lawyer?
Claudia Molina, a lawyer specializing in immigration who is aware of the story of the Vitalis family, affirms that the man would have had his Canadian citizenship today if he had had recourse to the services of a professional. Adeola affirms from her view that she did not use a lawyer’s services at the outset because that’s not what Immigration Canada suggested she do.’’They were telling us,’You don’t need a lawyer. Don’t waste your money. It’s not gonna change in one positive way or another. Your application is very simple,’’’ she notes. Hampered by the difficulties which she is facing today, Adeola says she should have acted differently from the get-go. From now on the couple is using the services of a lawyer (not Molina) in the context of her third request.

