Terre Faubert : un PPU modifié qui ne plait pas aux opposants du projet

La Ville de Châteauguay a présenté aux citoyens une version modifiée de son plan particulier d’urbanisme pour le développement du secteur de la Terre Faubert. Elle propose d’y ajouter davantage d’étages près de l’autoroute 30 et augmente le ratio d’espaces verts de 30 % à 35 %.  Malgré tout, la majorité des gens qui se sont exprimés le 24 octobre persistent et signent : ils ne veulent pas d’un développement résidentiel à cet endroit.

Une dizaine de citoyens sur la centaine présente jeudi à la consultation publique se sont exprimés au micro pour réitérer qu’ils n’y veulent pas de développement, questionnant la Ville sur l’urgence d’agir, sur le fait que plusieurs études n’ont pas encore été faites, sur la capacité des infrastructures municipales ainsi que sur le principe de détruire un espace vert.

«On a eu une demande [des propriétaires], ce terrain-là est dans notre périmètre urbain, donc on a respecté les droits du propriétaires. On lui impose un PPU, une vision de la Ville, des zones à protéger», a répondu le maire de Châteauguay Eric Allard.

La conseillère en urbanisme à la Ville Isabelle Sergerie a ajouté que l’adoption du plan particulier d'urbanism (PPU) ne mènera pas à un développement dans les prochains mois. Plusieurs études devront être faites, le plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) sera éventuellement révisé et la Municipalité devra se conformer aux nouvelles règles.

Après la première présentation du PPU en juin, la Ville avait procédé à une consultation en ligne, invitant les citoyens à s’exprimer sur le sujet. Une quarantaine de personnes ont répondu dont un peu plus de la moitié ont dit s’opposer au développement projeté.

Le citoyen Claude Boileau a critiqué la Ville de ne pas avoir pris en compte les arguments des gens qui sont contre ce développement. «M. le maire, vous ne voulez pas admettre qu’on détruit un écosystème. D’accord, vous verdissez après avoir construit. […] Quand vous intervenez de façon si massive dans un milieu, bien on le détruit. On a beau mettre des pansements, on le détruit», a-t-il exprimé.

Les grandes lignes du PPU

La Terre Faubert est un terrain de 29 hectares qui longe l’autoroute 30, entre les boulevards Saint-Jean-Baptiste et Pierre-Boursier. Dans la nouvelle version du PPU, la Ville ajoute une section près de l’autoroute 30 et du boul. Pierre-Boursier où la construction d’immeubles multifamiliaux allant de 4 à 12 étages serait permise. Dans la première version, la limite imposée était de 8 étages. «On veut permettre au promoteur de s’adapter au marché. On veut permettre aussi un développement qui va concentrer un maximum de logements dans un même bâtiment», a expliqué Donald Bonsant, expert indépendant mandaté par la Ville pour la préparation du PPU.

 Il y aurait aussi une section où des commerces de proximité seraient permis au rez-de-chaussée d’immeubles de 4 à 8 étages.  La hauteur des bâtiments à proximité du quartier existant serait limitée à deux à trois étages.

Mitigation pour le bruit et la pollution

Dans son projet de PPU modifié, la Ville précise également des exigences de mesures de mitigation pour limiter le bruit et la pollution pour les habitations construites près de la voie rapide. Les prises d’air devront être installées sur les façades opposées à l’autoroute, de l’insonorisation du bâtiment et de la fenestration devront aussi être prévues. Les chambres à coucher devront aussi être aménagées à l’opposé de l’autoroute.

Il est question d’inclure «des espaces pour aménager des jardins communautaires et/ou des projets d’agriculture urbaine afin de souligner le passé agricole» dans les parcs et espaces verts proposés dans le projet. Environ 5 hectares de boisé seront protégés et il y aura des espaces pour des parcs et une zone tampon avec le quartier des musiciens.

Prochaines étapes

Normalement, le PPU devrait être adopté par le conseil municipal à la séance de novembre. En 2025, le promoteur devrait présenter son projet à la population. Il y aura ensuite trois à quatre ans d’études. Il s’agit d’un projet de développement qui s’échelonnerait sur 10 à 15 ans.