Actualités

Terre Faubert : La Ville présente son projet d'encadrement du développement

le vendredi 21 juin 2024
Modifié à 13 h 46 min le 21 juin 2024
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Un des plans présentés lors de la consultation publique sur le plan particulier d'urbanisme (PPU). (Photo : Le Soleil -Valérie Lessard)

La Ville de Châteauguay a tenu une séance de consultation publique le 20 juin pour présenter son projet préliminaire de plan particulier d’urbanisme pour la Terre Faubert qui servira à encadrer les possibilités de développement. Dans cette ébauche, elle exigerait de conserver un minimum de 30 % d’espace boisé et permettrait le développement d’immeubles de deux à huit étages. 

La Terre Faubert a une superficie d’environ 29 hectares située le long de l’autoroute 30, entre les boulevards Saint-Jean-Baptiste et Pierre-Boursier. Elle est principalement boisée avec des milieux humides et compte une résidence abandonnée et des bâtiments accessoires, eux aussi laissés à l’abandon. Le propriétaire veut faire du développement immobilier sur sa parcelle.

Le PPU préliminaire propose d’imposer au promoteur une zone tampon végétalisée de 25 mètres pour séparer le quartier des musiciens déjà existant de celui de la Terre Faubert. La Ville propose une gradation des hauteurs dans la zone de développement, ce qui veut dire que les immeubles les plus près du quartier existant seraient de deux à trois à étages tandis que ceux près de l’autoroute 30 pourraient être de quatre à huit étages. Une zone de trois à six étages est également proposée, près de l’intersection du boulevard Pierre-Boursier et de l’autoroute 30.

Nouvelle rue et 2000 logements

Une rue devra être créée dans la Terre Faubert pour relier les boulevards Saint-Jean-Baptiste et Pierre-Boursier. Il s’agirait des deux principaux accès au nouveau quartier en plus du prolongement de la rue Desmarais.

Questionnée sur le nombre de logements projetés dans le secteur, la Ville a d’abord répondu qu’elle n’y indiquait pas un nombre précis dans son PPU, mais plutôt un nombre d’étages maximum. Elle a par la suite confirmé qu’elle vise 100 logements à l’hectare, soit environ 1500 à 2000 logements. «On a indiqué un nombre d’étages, il va rester au promoteur de décider du nombre de logements», a expliqué Julie Larose, directrice de l’aménagement du territoire à la Ville.

Un minimum de 30 % de la superficie de la Terre Faubert devra être boisé, espaces verts et milieu humide. Dans le PPU préliminaire, l’espace boisé serait principalement près des rues Dupuis et Desmarais. Ce pourcentage pourrait augmenter si d’autres milieux sont déclarés humides aux yeux du ministère de l’Environnement.

Opposition citoyenne

Depuis plusieurs mois, un regroupement de citoyens tente de convaincre la Ville de conserver intacte la Terre Faubert et de prioriser le développement immobilier ailleurs dans la municipalité. «Les orientations gouvernementales d’aménagement du territoire recommandent aux municipalités de développer là où c’est déjà bâti, là où il y a des rues et des services d’égouts et d’aqueduc», s’est exprimée Chantal Payant, une des citoyennes opposée au projet, précisant qu’en agissant de cette façon les villes conserveraient les rares milieux naturels encore disponibles sur son territoire.

«Avec un taux d’inoccupation des logements 0,03 % [à Châteauguay], c’est quand même assez alarmant et important. La Terre Faubert représente une excellente occasion pour la Ville d’augmenter son offre en logement», a expliqué Donald Bonsant, un des consultants embauché par la Ville, au début de la rencontre. Il a ajouté que la Municipalité ne veut pas dénaturer le secteur, que celui-ci soit à échelle humaine et dans un esprit de développement durable.

Parmi les autres craintes exprimées par les citoyens présents, certains sont inquiets de l’afflux de circulation qu’amènerait ce nouveau quartier sur le boulevard Pierre-Boursier et les rues Brahms et Desmarais. La Ville a répondu que le promoteur devra faire une étude circulation et s’adapter en conséquence.

D’ailleurs d’autres citoyens ont questionné le fait que ce soit le promoteur qui ait la responsabilité de réaliser les études dont les études de sol, de faune, arboristique et d’infrastructure, alors que la Ville n’a pas fait d’études du genre pour le secteur. «Pour l’instant on oriente le promoteur, on lui donne un concept qu’on veut suivre. Après ça, avec les études on va le travailler […] ça se peut que ce soit malléable le couvert vert, dépendamment des études», a souligné Julie Larose.

Prochaines étapes

Les citoyens pourront consulter la documentation complète du PPU préliminaire sur le site de la Ville. Elle recueille les commentaires et suggestions dans une boite électronique jusqu’au 21 juillet.

L’adoption du projet de PPU est prévue à la séance du conseil municipal du 23 septembre.  Une autre consultation aura lieu à la mi-octobre pour une adoption du règlement et une entrée en vigueur d’ici la fin de l’année 2024 ou le début 2025. Le promoteur devrait présenter son projet à la population en 2025.

Dernières nouvelles