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Programme d’habitation abordable : un projet trop parcellaire, dénonce le Comité logement Rive-Sud

le dimanche 06 février 2022
Modifié à 0 h 00 min le 05 février 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le nouveau Programme d’habitation d’abordable prévoit démarrer les constructions dès l’été 2022. (Photo : Le Courrier du Sud – Archives)

Le nouveau Programme d’habitation d’abordable présenté le 3 février par la ministre Andrée Laforest laisse le Comité logement Rive-Sud sur sa faim. Si l’organisme se réjouit de l’investissement en logements sociaux, il craint une plus grande intégration du privé et estime avoir plus de questions que de réponses.

Avec l’instauration du programme, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation investit 200 M$ pour démarrer les constructions dès l’été 2022. Les coopératives, organismes à but non lucratif, offices d’habitation et entreprises du secteur privé pourront participer au premier appel à projets à partir du 1er mars.

Au Comité logement Rive-Sud, on aurait aimé davantage d’informations sur les détails de l’opération.

«On dirait qu’il a été monté pour plaire à tout le monde, sans offrir quelque chose de substantiel, indique l’organisatrice communautaire au Comité Caroline Vohl.  Surtout, il manque beaucoup d’informations pour nous convaincre que c’est un bon projet.»

Parmi celles-ci, elle estime notamment qu’il n’y a pas d’objectifs chiffrés en logement social ni d’information sur le nombre d’unités de supplément au loyer ou s’il y a un plafond au montant des loyers.

Une place au privé

D’ailleurs, le Comité s’inquiète de laisser une place au privé, «qui pourrait se retirer du programme après quelques années en laissant les locataires en plan», craint Caroline Vohl.

Elle croit que de mieux financer le programme existant en matière de logements abordables, AccèsLogis, aurait davantage répondu aux besoins, au lieu de présenter un nouveau programme.

«La plupart des groupes de logement estiment qu’AccèsLogis est bien construit, mais qu’il est sous-financé, mentionne-t-elle. Oui, ça pouvait prendre quelques années avant d’arriver au projet final, mais ça reste un programme qui a financé plusieurs bons projets.»

«Là avec le nouveau programme, on nous dit que ça va prendre un an? On est en droit d’être sceptique», ajoute Mme Vohl.

Malgré tout, l’organisatrice ne voit pas que du mauvais avec ce projet et appuie le financement en logement social. Elle espère simplement plus qu’un programme «un peu trop parcellaire».

 

Besoins en chiffres

Les demandes en logement social sont nombreuses en Montérégie. Voici les besoins actuels en unités de logement selon les régions, à partir des données de Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Agglomération de Longueuil : 1745 unités

MRC du Roussillon : 500 unités

Châteauguay : 200 unités