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Pour qu’il n’y ait pas d’autres Kelsey

Il y a 4 heures
Modifié à 15 h 16 min le 04 octobre 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

La prochaine femme qui sera victime de féminicide est présentement en vie. Voilà pourquoi des organismes en prévention de la violence envers les femmes se sont réunis au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield en marge de la comparution de Nicholas Gravel mercredi, accusé du meurtre de sa conjointe Kelsey Watt

«Ce sont 19 femmes cette année qui ont été assassinées parce qu’elles sont des femmes; 11 justement dans un contexte conjugal, a indiqué Jennifer-Ann Dooling, intervenante à la Re-Source. C’est une de trop. On essaie de revenir sur l’importance de nos services, parce que la prochaine est encore en vie.»

La Re-Source offre un lieu sécuritaire et des services confidentiels d’hébergement et d’aide aux femmes victimes de violence conjugale dans le secteur de Châteauguay. Annuellement, 4000 appels sont logés auprès de l’organisme, un nombre en hausse.

Des services qui débordent

Deux femmes sont décédées par acte violent cette année dans le Haut-Saint-Laurent. Il y a eu Amanda Caza en juin, puis Kelsey Watt la semaine dernière. Des événements qui ont amené une grande sollicitation des services de Résidence-Elle. 

Les participantes avaient la vigie affichaient le nom, la ville et la date où une femme avait perdu la vie de façon violente. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

«Dernièrement, il y a eu une recrudescence, a laissé savoir Marie-Josée Leduc, directrice de la maison d’hébergement pour femmes violentées ou en difficulté. En 24 heures, il y a eu près de 10 demandes. Et sept précisément pour des services externes.»

Pour elle, cette augmentation du volume d’appels représente aussi une prise de parole des femmes ou de leur entourage, qui veulent obtenir de l’information, dénoncer, mais surtout prévenir.

La ressource d’hébergement située à Huntingdon a récemment vu son permis rehaussé. Aux six lits, deux se sont ajoutés. Mais ils sont toujours à 100 % d’occupation. En 2023, 160 femmes ont été refusées, faute de place. 

Parler

La vigie était peut-être silencieuse, n’empêche elle était symbolique pour les femmes présentes. «C’est vraiment un moment de recueillement, a affirmé Mme Dooling. L’important, c’est que les femmes dénoncent la problématique de violence conjugale.»

Des rubans blancs et des macarons ont été distribués. La vigie a aussi été solidaire avec les parents et les proches de Kelsey Watt qui ont été accueillis avec bienveillance.

La directrice de Résidence-Elle est revenue sur le trop grand nombre de féminicides. «On travaille depuis 10 ans à des cellules d’actions rapides et engagées, appelées Phare, au niveau de la violence conjugale, a-t-elle expliqué. On a réussi à sauver beaucoup de femmes. Malheureusement, il y en a encore trop. Il va toujours y en avoir trop. Cette année, il y a une recrudescence et je ne me l’explique pas.»

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