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«Pas de crise d'Oka 2.0» assure le Grand chef Simon

le mercredi 07 août 2019
Modifié à 11 h 42 min le 07 août 2019
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

(English follows) Les gens de la région qui redoutaient de voir le pont Mercier bloqué comme en 1990 dans la foulée du conflit entre Kanesatake et Oka qui fait les manchettes cet été peuvent se rassurer. Le Grand chef de Kanesatake Serge Otsi Simon a publié, le 29 juillet, une lettre adressée aux Québécois, en français et en anglais, dans laquelle il souligne qu’il «n’est pas question de crise d’Oka 2.0». «Les Mohawks de Kanesatake n’ont aucunement l’intention de revivre une crise. Nous ne sommes pas pour la guerre. Nous recherchons la paix et la cohabitation harmonieuse», exprime le Grand chef. Serge Otsi Simon souligne que beaucoup de choses ont changé depuis 1990. «Il y a notamment eu la Commission royale sur les peuples autochtones, la Commission Vérité et Réconciliation, l’adoption de la déclaration de l’ONU sur les peuples autochtones. Il y a aussi eu la reconnaissance par le gouvernement fédéral d’avoir manqué à ses obligations de fiduciaire et la mise sur pied d’une table de négociations. On ne devrait donc pas parler de nouvelle crise près de 30 ans plus tard. Mais, il y a bel et bien problème», expose-t-il. Les problèmes, selon le Grand chef, se situent à deux niveaux. Les gouvernements, particulièrement le fédéral, qui tardent à régler la question du statut des territoires de Kanesatake. Et «la méconnaissance générale à l’égard de notre réalité, de notre histoire et de nos droits», dit-il. Il estime que cette méconnaissance est «particulièrement évidente dans les propos du maire d’Oka, qui ose utiliser, dénonce-t-il, un langage colonialiste pour s’opposer à la nécessaire rétrocession de nos terres». Le maire Pascal Quevillon s’oppose au projet d’un promoteur, Grégoire Gollin, de transférer aux Mohawks 60 hectares de terrain lui appartenant. Le premier magistrat justifie son refus en disant que sa municipalité se retrouvera enclavée. Les arbres de la paix Le Grand chef Simon conclut sa lettre en invoquant la coopération passée : «Kanesatake veut dire «endroit où il y a du sable» dans ma langue. Dans les débuts de nos relations, lorsque le vent soufflait, le territoire situé au bas de la colline, aujourd’hui la municipalité d’Oka, subissait des tempêtes de sable. Vers 1870, les colons français et les Mohawks se sont unis pour planter des pins blancs sur la colline, un arbre capable de retenir le sable lors des épisodes de grands vents. Ce sont les arbres de la paix. Que ce soit 1870 ou 1990, l’histoire nous enseigne des leçons. J’espère que tout le monde saura les retenir afin que l’on puisse reconnaître nos droits tout en empruntant le chemin de la paix et de la cohabitation harmonieuse.»

’’No Oka 2,’’ Grand Chief Simon assures

Michel Thibault Translation Dan Rosenburg mthibault@gravitemedia.com People from the region who dreaded seeing the Mercier Bridge blocked as in 1990 in the midst of the conflict between Kanesatake and Oka which made headlines that summer, can be reassured. Kanesatake Grand Chief Serge Otsi Simon on July 29 published a letter addressed to Quebecers in French and English, in which he emphasises that ‘’there is no question of an Oka 2 crisis,’’ ‘’The Mohawks of Kanesatake have no intention whatsoever to experience such a crisis again. We are not for war. We strive for peace and harmonious cohabitation,’’ expresses the Grand Chief. Simon stresses that many things have changed since 1990. He mentions among other things the Royal Commission on Aboriginal People and the Truth and Reconciliation Commission. ‘’Therefore, we shouldn’t be talking about a new crisis, almost 30 years later. But there is definitely a problem,’’ he explains. The problem, he believes, is that the governments have still not settled the statute of the Kanesatake territories. And that there exists, according to him, a widespread ignorance of the history and the rights of aboriginals, notably on the part of the Mayor of Oka. Pascal Quevillon is opposed to the project of promoter Gregoire Gollin to cede to the Mohawks 60 hectares of land which belong to them. The first magistrate justifies his position by saying that his municipality would find itself hemmed in. The Grand Chief says he wishes that one could recognize the rights of the Mohawks ‘’while choosing the path of peace and harmonious cohabitation.’’