OPINION - Protéger nos espaces verts, c’est travailler pour l’avenir de Châteauguay
Des citoyens lors d'une manifestation visant à protéger la terre Faubert. (Photo : Le Soleil - Archives)
Protéger nos espaces verts, c’est travailler pour l’avenir de Châteauguay. Quand un projet menace les milieux humides, les forêts, les réserves d’eau et une terre pouvant accroître l’autonomie alimentaire, sans réelles consultations publiques, il est du devoir des citoyennes et citoyens d’exiger de la transparence et une meilleure planification.
C’est ce qu’a fait le groupe citoyen BEC (Boisés et écologie Châteauguay) en demandant courageusement au système de justice de se pencher sur le dossier de la terre à Faubert. Si des citoyens ont décidé d’entamer ce processus judiciaire difficile, alors qu’ils auraient préféré la voie de la collaboration, c’est parce que le processus démocratique ne semble pas avoir fonctionné comme il aurait dû. C’est pourquoi les groupes signataires de cette lettre appuient le BEC dans cette démarche pour le bien collectif des citoyens de Châteauguay.
En empruntant le chemin d’un Projet particulier d’urbanisme (PPU) plutôt qu’un Plan d’aménagement d’ensemble (PAE), la Ville de Châteauguay prétend qu’elle n’était plus dans l’obligation de respecter une demande de référendum. Et la consultation publique qui a suivi ne portait que sur des améliorations possibles au PPU, ne permettant pas de vérifier s’il y a une réelle acceptabilité sociale pour le développement immobilier de la terre à Faubert. Nous voulons un développement urbain qui respecte la nature, qui améliore véritablement la qualité de vie des résidents tout en planifiant de nouvelles habitations accessibles à tout le monde. Nous ne sommes pas insensibles à la crise du logement. Nous sommes convaincus qu’une planification urbaine responsable et une densification intelligente, qui respecte l’environnement et la qualité de vie des citoyens, c’est possible.
Les milieux humides, les forêts et les espaces verts sont nos meilleures protections contre les inondations, les vagues de chaleur et la perte de biodiversité. En permettant un projet massif sur la terre à Faubert sans études indépendantes notamment sur l’eau, les infrastructures, l’accès aux services publics comme les écoles et les impacts environnementaux, la Ville travaille à l’envers. L’action en justice vise à rappeler à la municipalité qu'elle doit placer l'intérêt du public en priorité et respecter le droit démocratique des citoyens de se prononcer par voie référendaire sur les changements de zonage ouvrant la porte au projet de développement sur la terre à Faubert.
En fait, loin d’être une opposition à la Ville, cette action s’inscrit dans une démarche citoyenne encouragée par les gouvernements eux-mêmes. Ainsi, dans sa Stratégie de mobilisation pour l'action climatique 2022-2027, le gouvernement du Québec rappelle que “la mobilisation de la société québécoise est une condition essentielle au succès des interventions en matière d’atténuation des changements climatiques et d’adaptation à ces changements”. Voilà donc pourquoi la protection environnementale est un devoir de tous les citoyens et ne devrait jamais être considérée comme une opposition au développement urbain d’une ville. La participation citoyenne agit comme un baromètre qui donne à la ville et ses représentants l'information sur les sujets qu'ont à coeur les citoyens. Exiger de véritables consultations publiques basées sur des études solides, ce n’est pas aller contre la Ville—c’est remplir notre rôle de citoyens engagés.
Martin Legault
Coordonnateur pour le MARE (Mouvement d’action régional en environnement)
Cosignataires :
● Marie-Josée Béliveau pour le Collectif Femmes pour le climat ● Olivier Flamand-Lapointe, Analyste en agriculture chez Équiterre ● Maxime Fortin Faubert, chercheur invité à la Fondation David Suzuki ● Rob Horwood, directeur, Fonds d’héritage pour l’environnement ● Hubert Lavallée, président de Protec-Terre ● L’équipe du Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE) ● Philippe Duhamel, Coordonnateur du Réseau vigilance énergie Québec (RVÉQ) ● Patricia Clermont, Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME)
● Chantal Payant, Boisés et écologie - Châteauguay
● Claude Boileau, collectif citoyen “À Châteauguay, quelle ville voulons-nous ?” ● Florian Rouaud, Sauvons la terre à Faubert ● Guy Turcotte, porte-parole, SOS Forêt Fernand-Seguin
● Catherine Vallée, coordonnatrice de la Coalition Terrain de golf en transition ● Marie-Andrée Foucreault-Therrien, coordonnatrice du groupe Mères au front du Haut-Richelieu et ses allié.es ● Adrian Burke, président de Nature Hudson ● Linda Robichaud pour Mères au front Vaudreuil-Soulanges ● Priscilla Gareau, directrice générale, Ambioterra ● Geneviève Lussier, présidente de Sauvons la forêt Fairview ● Katherine Massam pour Le vivant se défend ● Elisabeth Greene, militante pour la Mobilisation Parc-Nature MHM ● Carole Mainville, Mères au front Rive-Sud ● Isabelle Senécal pour Mères au front Montréal ● Comité action citoyenne Northvolt ● Anne-Marie Chapleau, Mères au front Saguenay ● Lucie Desgagné, secrétaire générale de l’Association citoyenne des espaces verts de Sherbrooke (ACEVS) ● Martin Larochelle, vice-président de Crivert ● Marie-Agnès Huberlant pour le Regroupement en faveur de la protection du boisé de Vaudreuil-sur-le-Lac ● Carole Reed, présidente, Green Coalition Verte ● Isabelle Fortin-Rondeau, Mères au front Rouyn-Noranda ● Isabelle Marissal. présidente de l’Association de Conservation de la Nature de Stukely-Sud ● Dominique Bourassa, porte-parole de la Proposition Rimouski Ville Verte et Inspirante et médecin de famille membre participante de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) ● Sylvie Clermont, présidente du Regroupement écocitoyen de Sainte-Marthe-sur-le-Lac ● Brigitte Hannequin, Mère au front, ville de Québec ● Zabelle Côté, vice-présidente de Sauvons le Camping Donald ● Lucie Massé, porte-parole d’Action Environnement Basses-Laurentides ● Gilles Labrosse pour le regroupement Sauvons la sablière d'Arthabaska ● Anne-Catherine Allard-Bérubé et toute la gang de Mobilisation forêt Pointe-au-Père ● Jean Poulin, président de l'Association pour la protection des milieux humides de la Cumberland (APMHC)