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Nouvelles zones inondables : le ministère de l’Environnement veut se faire rassurant

Il y a 14 heures
Modifié à
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

La digue de Châteauguay, vue de haut en bordure de la rivière. (Photo : Le Soleil -Denis Germain)

Le ministère de l’Environnement se dit ouvert à créer une zone spécifique pour les quartiers qui se trouvent à proximité d’un ouvrage de protection contre les inondations (OPI), comme une digue, afin d’éviter que ces secteurs soient automatiquement classés dans une zone inondable à risque élevé ou très élevé.

Dans la nouvelle réglementation sur les zones inondables proposée par le gouvernement qui devrait être adoptée au printemps, l’encadrement des OPI a suscité beaucoup de critiques de la part de municipalités qui ont de telles installations sur leur territoire. À Châteauguay par exemple, 400 résidences se retrouvent en zone inondable selon les nouvelles cartes préliminaires, bien qu’elles soient protégées par une digue. Selon cette réglementation, les municipalités devront prouver l’utilité de l’installation.

La Communauté métropolitaine de Montréal, qui représente 82 municipalités du Grand Montréal, recommande au gouvernement de créer une zone distincte pour éviter que des résidences se retrouvent en zone à risque très élevé pendant un an ou deux avant de basculer en zone faible lorsque l’utilité de la digue sera démontrée.

«C’est une recommandation qu’on a trouvé intéressante et qu’on est en train d’évaluer actuellement», a laissé savoir Jean Bissonnette, sous-ministre adjoint à l’expertise et aux politiques de l’eau et de l’air, lors d’un breffage technique destiné aux médias le 22 novembre. Il a ajouté que le ministère de l’Environnement évalue aussi ce qu’il peut faire pour aider les municipalités.

Moins de résidences touchées que prévu ?

M. Bissonnette a rappelé que l’objectif de la modernisation de la réglementation sur les zones inondables n’est pas de nuire aux citoyens ou de délocaliser ceux qui sont à risque, «mais d’accroitre leur sécurité et de protéger leurs biens tout en protégeant l’environnement».

Il a également souligné que le nombre de logements touchés par les futures cartes de zones inondables pourraient être revues à la baisse. En juin, lors du dépôt du projet de règlement, le gouvernement avait mentionné que 77 000 logements seraient touchés. Le sous-ministre précise toutefois qu’il y aura quand même plusieurs milliers de résidences qui s’ajouteront aux zones inondables, puisque plusieurs secteurs n’étaient pas cartographiés auparavant.

Assurances et valeur des maisons

M.Bissonnette a voulu se faire rassurant pour les citoyens qui ont des craintes par rapport à la valeur de leur maison, envisagent d’avoir de la difficulté à obtenir des prêts hypothécaires ou des assurances.

Malgré les inondations, les maisons continuent de se vendre et de s’acheter. Il a cité en exemple Saint-Jean-sur-Richelieu où d’importantes inondations ont eu lieu en 2011. «Les maisons ont pris de la valeur», a-t-il souligné. Il a cité une étude réalisée par Ouranos qui conclut que les maisons prennent de la valeur malgré les sinistres avec le temps. Ouranos estime entre 4 et 8 % de perte de valeur après l’inondation, mais ça reprend après 4 à 7 ans.»

Pour ce qui est des assurances, le ministère de l’Environnement rappelle que le gouvernement a des programmes de compensation lors d’importants sinistres. M. Bissonnette souligne aussi qu’il peut être intéressant de voir si le contrat d’assurance comprend un avenant pour les inondations.

Auparavant, les zones inondables étaient classées selon des zones de grand courant (zone 0-20 ans) et de faible courant (zone de récurrence 20-100 ans). Dans le premier cas, cela voulait dire qu’il y avait 5% de risque d’être inondé chaque année tandis que la deuxième, cela représentait un risque de 1 %. Dans la nouvelle réglementation, il y aura quatre zones allant de faible à très élevé.