Ne pas donner de faux espoirs aux familles

Récemment, les policiers ont arrêté et accusé Marc-André Grenon pour le meurtre de Guylaine Potvin, 19 ans, de Jonquière, et de tentative de meurtre sur une jeune femme de 20 ans, de Sainte-Foy, dont une ordonnance de publication empêche de divulguer son nom. Ce, 22 ans après ces événements grâce à un nouveau système d’analyse de l’ADN basé sur la génétique généalogique.

À Longueuil, cette même technologie pourrait également aider à résoudre l’assassinat de Sharron Prior, 16 ans, survenu en 1975. Le présumé meurtrier est cependant décédé en 1982.

Je n’ai rien contre l’utilisation de nouvelles technologies pour résoudre des crimes, au contraire. L’avancement de la science permettra assurément de percer d’autres mystères. Cependant, il faut que cette preuve passe le test des tribunaux. C’est bien beau dire qu’on a un suspect en vue en raison de nouvelles données, mais il faut que ce soit concret. Quand on avance qu’un meurtre pourrait être résolu sans avoir toutes les informations nécessaires, on donne, à mon avis, de faux espoirs aux familles. Surtout que celles-ci espèrent toujours que l’auteur d’un crime soit vivant pour qu’il puisse payer.

Combien de fois ai-je obtenu des informations grâce à mes émissions Poirier enquête et Secrets judiciaires que j’ai transmises aux corps policiers pour les aider à élucider des crimes? Le Directeur des poursuites criminelles et pénales avait un pressentiment quant à des personnes d’intérêt, mais il n’avait pas assez d’éléments de preuve pour porter des accusations.

Depuis l’annonce de l’arrestation de Marc-André Grenon, qui subira deux procès pour ces crimes, des familles m’appellent parce qu’elles ont espoir que cette nouvelle technologie permettra de résoudre le meurtre d’un de leurs proches. Je n’ai pas de réponse pour elles, mais je pense qu’il faut d’abord prôner la prudence pour ne pas créer d’attentes.

10-4!

(Propos recueillis par Gravité Média)