Dre Sonia Bourellis, Dre Gabrielle Voisine et Dr Félix Le-Phat-Ho ont remis une lettre, appuyée par 130 collègues médecins pratiquant à l’Hôpital Anna-Laberge, le 19 novembre à la députée de Châteauguay Marie-Belle Gendron lui demandant de revoir sa position sur la loi 2. L’élue les a rencontrés et s’engage à porter leur message au gouvernement tout en rappelant qu’elle représente l’ensemble des citoyens, ce qui inclut les patients.

La députée de Châteauguay fait partie des élus à l’Assemblée nationale qui ont appuyé la loi 2 adoptée sous bâillon qui vise à revoir la rémunération des médecins. Les médecins font valoir que plusieurs organisations ont critiqué la loi, dont le Collège des médecins et le Conseil de la protection des malades.

«Avec les événements survenus depuis le vote sous bâillon et les prises de paroles de différents acteurs, nous espérons que la portée réelle de cette loi et les impacts négatifs qu’elle aura sur le système de santé vous est plus concrète», écrivent les médecins dans la lettre.

Des impacts négatifs

«Ce n’était pas une démarche partisane, on faisait ça indépendamment des Fédérations (de médecins). Ce sont vraiment des médecins qui sont consternés des impacts que ça va avoir localement», explique en entrevue Dre Gabrielle Voisine, urgentologue.

Les médecins craignent un exode de leurs collègues qui aura un impact sur les patients.

«On tient déjà le système à bout de bras avec les ressources limitées qu’on a. Plus il y a de départs, moins ça va devenir fonctionnel, c’est un cercle vicieux», mentionne la médecin.

La loi a aussi un impact sur la mobilisation des médecins. Dre Voisine cite en exemple les médecins qui occupent des postes de chefs de service à l’hôpital qui ne voudront plus occuper ces fonctions, pour se concentrer sur les patients. «Là on perd un leadership. Il y a des projets ici à Anna-Laberge qui pour désengorger les lits qui émanent directement des équipes sur le terrain», explique-t-elle.

«Le statu quo n’est plus possible»

La députée de Châteauguay Marie-Belle Gendron a rencontré les trois médecins pour écouter leurs doléances et les impacts qu’ils craignent avec la loi 2 et dit qu’elle portera leur message au gouvernement. Elle rappelle également qu’elle représente l’ensemble des citoyens de sa circonscription.

«Là ce sont les médecins qui viennent me voir, mais chaque semaine, j’ai des patients qui viennent me voir en pleurant dans mon bureau parce qu’ils n’ont pas accès à un médecin. C’est une réalité aussi», souligne Mme Gendron en entrevue.

La députée n’entend pas retirer son appui à la loi 2 ou encore se retirer de la Coalition Avenir Québec (CAQ) comme l’ont fait les députés Lionel Carmant et Isabelle Poulet récemment. «Le statu quo n’est plus possible dans le réseau de la santé», croit Mme Gendron. Elle invite les fédérations de médecins à s’assoir avec le gouvernement pour négocier.