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L’importance de la maternelle

le mardi 20 août 2024
Modifié à 11 h 06 min le 21 août 2024
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

En maternelle, on apprend par le jeu. (Photo : Shutterstock)

Au Québec, la maternelle n’est pas obligatoire dans le parcours scolaire, mais aux yeux d’Annie Charron, chercheure et professeure en éducation préscolaire à l’UQAM, elle est d’une importance capitale pour les enfants, tant au niveau de leur développement global que pour les aider à aimer l’école.

«C’est la porte d’entrée de l’école, que ce soit en maternelle 4 ans ou en maternelle 5 ans, explique-t-elle. Donc si l’enfant et sa famille ont une expérience positive dès la maternelle, ça donne vraiment le ton pour le reste de leur scolarité.»

Un nouveau programme de maternelle est en vigueur dans la province depuis 2021. Le ministère de l’Éducation mise sur deux objectifs : favoriser le développement global de l’enfant et de mettre en œuvre des interventions préventives.

Annie Charron. (Photo : gracieuseté Émilie Tounevache)

Le développement global compte cinq domaines : physique et moteur, social, affectif, langagier et cognitif.  «Chacun d’entre eux est important, donc dans la classe, l’enseignante va devoir réaliser des activités où chacun de ces domaines-là sont mis de l’avant», souligne Mme Charron. Tous ces outils aident l’élève à devenir un «enfant complet».

 «Il ne sera pas juste bon dans sa tête avec toutes ses connaissances, il va être capable de reconnaitre ses émotions, de reconnaitre celles des autres, il va être capable de vivre en société», poursuit la chercheure. L’enseignante de maternelle s’adapte au rythme de chacun de ses élèves, dans la bienveillance. «Le but, ce n’est pas de les rentrer dans un même moule, c’est de les prendre comme ils sont», illustre-t-elle.

Apprendre par le jeu

On entend souvent des gens dire : «qu’en maternelle, on faisait juste jouer». Ça tombe bien puisque dans le nouveau programme de maternelle, l’apprentissage par le jeu est une priorité, en particulier le jeu libre. Deux périodes de jeu libre de 45 à 60 minutes par jour sont prévues. «Ça veut dire que si l’enfant passe environ cinq heures par jour dans la classe, il va avoir le 2/5 de son temps qui va être consacré à des jeux qui seront initiés par lui», explique la spécialiste en éducation préscolaire. Le jeu est préconisé puisque le temps d’attention de l’enfant est limité à cet âge, mais aussi parce qu’il choisit des jeux à la hauteur de ses capacités.

«Alors il ne vit pas d’échec. Il ne sent pas en évaluation, même si l’enseignant, pendant les jeux, observe plein de choses et prend des notes». L’enseignante demeure près de ses élèves pour les soutenir et les aider au besoin.

La maternelle expose aussi les élèves à différentes situations qui seront utiles au passage au primaire, par exemple la dynamique de groupe. « Attendre son tour, lever sa main pour parler, écouter les autres, ce sont tous des éléments à pratiquer qui seront très utiles pour l’enseignante de première année», mentionne Annie Charron. Certaines compétences de base comme utiliser des ciseaux ou bien tenir un crayon sont d’autres exemples.

L’enfant accumule des outils dans son sac à dos tout au long de l’année pour le futur.

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