Les résidents frontaliers invités à rapporter les présences suspectes
Les élus et représentants de la GRC ont officialisé les nouvelles mesures de protection à la frontière. (Photo MRC Haut-Saint-Laurent)
Les nombreux passages d'immigrants illégaux à la frontière canado-américaine incitent la GRC et les municipalités du Haut-Saint-Laurent à mettre de l'avant des mesures pour maintenir la sécurité de leurs communautés frontalières.
Déjà, depuis plusieurs mois, la GRC a renforcé sa présence près des frontières pour mieux répondre à la situation. Une surveillance accrue a été mise en place par la présence de patrouilles régulières dans le secteur frontalier.
À la suite de rencontres impliquant divers intervenants de la région, on a mis en place un numéro unique pour permettre de signaler des situations inhabituelles ou préoccupantes. Ce numéro est le 514 939-8300. Un dépliant informatif à cet effet est en circulation et des affiches sont installées dans les zones concernées.
Selon la MRC, «ces initiatives démontrent l’ampleur et l'importance de la collaboration entre la communauté, les instances municipales, les représentants gouvernementaux et les autorités pour maintenir l'intégrité frontalière et envoyer un message clair : les passeurs ne seront pas tolérés.»
Culture de la délation
La mise en place de telles mesures entraîne cependant une certaine «culture de la délation» et «un climat de méfiance» que dénonce une citoyenne du chermin Covey Hill, Pascale Bourguignon, dans un article publié dans La Presse.
Celle-ci raconte avoir été interpellée par des policiers fédéraux après qu'un résident du secteur ait signalé sa présence sur le chemin Covey Hill, alors qu'elle prenait une simple marche en compagnie de ses enfants.
«Mes enfants ont des cheveux noirs, des yeux foncés, ils peuvent avoir des looks un peu méditerranéens. J’imagine que cela pourrait être la raison pour laquelle on nous a signalés», a-t-elle évoqué. Néanmoins, ce type d’initiative alimente des jugements hâtifs et renforce les divisions, selon elle.
Notons que la GRC n'a pas signalé de hausse significative des passages illégaux au cours des derniers mois, notamment depuis que le président américain désigné Donald Trump a fait état du laxisme des autorités canadiennes à la frontière.