chronique
Les grandes oreilles
le mercredi 07 octobre 2020
Modifié à 8 h 57 min le 07 octobre 2020
Ma mère-grand que vous avez de grandes oreilles ! C’est pour mieux écouter, mon enfant.
Dans le célèbre conte de Charles Perreault, le Petit Chaperon rouge ne conteste pas cette affirmation. Sans doute parce qu’elle est trop jeune. L’université de la vie ne l’a pas encore informée que la taille des oreilles a peu à voir avec la finesse de l’ouïe.
Si c’était le cas, on ne deviendrait pas dur de la feuille en vieillissant puisque cette partie de l’anatomie grossit avec l’âge.
De grandes oreilles peuvent exercer une fonction importante sans lien avec l’audition.
[caption id="attachment_91842" align="alignnone" width="2560"]
Zimbo de passage au Soleil de Châteauguay en mai 2013.[/caption]
J’ai interviewé en 2013 un charmant fennec répondant au nom de Zimbo. Les deux attributs dressés sur sa tête devaient représenter le tiers de son corps. Il ne s’agissait pas d’une infirmité. C’est typique chez ce petit renard du désert. « Il fait très chaud dans le désert. Mes oreilles me servent de climatiseur. Le sang qui y circule est rafraîchi », m’a-t-il expliqué.
[caption id="attachment_91843" align="alignnone" width="2560"]
Michel Thibault avec Zimbo le fennec en mai 2013. (Photo Valérie Lessard)[/caption]
L’éléphant d’Afrique combat la chaleur de la même manière.
Jusqu’à récemment je l’ignorais mais de grandes oreilles servent aussi à améliorer l’odorat. Le Saint-Hubert en témoigne. Ce cabot est affublé de deux cravates qui lui pendouillent devant les épaules. Impossible que ces amas de chair couvrant le trou auditif puissent lui permettre de mieux écouter. À mieux sentir, oui, apparemment, selon le fascicule « Ce que la science sait des chiens » du magazine « Science et Vie ».
Lorsqu’il marche tête baissée en reniflant, les longues oreilles tombantes du Saint-Hubert se balancent. Leurs mouvements dirigeraient l’air vers sa truffe, augmentant ainsi la capture de particules odorantes. Et, du coup, le flair du canidé. Fabuleux, non ?
À mon sens, cette race de chien ne possède pas les plus belles oreilles du règne animal. Je suis toutefois persuadé que ça ne lui fait pas un pli. Les chiens se moquent des apparences.
Petit, dodu, ridé, poilu, bossu, en fauteuil roulant, athlétique, chauve, ils n’en ont rien à cirer. Le meilleur ami de l’homme n’a pas une très bonne vue. Il vit dans un univers d’odeurs. Le sens de l’odorat accapare 30 % de son cortex cérébral comparativement à 5 % chez l’être humain.
Ces particularités font que Fido peut agir de façon beaucoup plus brillante que son maître à bien des égards. Par exemple, jamais il ne lèvera le nez sur un aliment comestible à cause de son look. Son maître, par contre, gaspille des tonnes de nourriture parce qu’il se fie d’abord à ses yeux pour la juger. Une pomme n’a pas une peau lisse et rouge sans « imperfections » ? À la poubelle sans même prendre le temps d’y goûter.
Hélas, cette pratique regrettable a aussi cours entre êtres humains.
Zimbo de passage au Soleil de Châteauguay en mai 2013.[/caption]
J’ai interviewé en 2013 un charmant fennec répondant au nom de Zimbo. Les deux attributs dressés sur sa tête devaient représenter le tiers de son corps. Il ne s’agissait pas d’une infirmité. C’est typique chez ce petit renard du désert. « Il fait très chaud dans le désert. Mes oreilles me servent de climatiseur. Le sang qui y circule est rafraîchi », m’a-t-il expliqué.
[caption id="attachment_91843" align="alignnone" width="2560"] Michel Thibault avec Zimbo le fennec en mai 2013. (Photo Valérie Lessard)[/caption]
L’éléphant d’Afrique combat la chaleur de la même manière.
Jusqu’à récemment je l’ignorais mais de grandes oreilles servent aussi à améliorer l’odorat. Le Saint-Hubert en témoigne. Ce cabot est affublé de deux cravates qui lui pendouillent devant les épaules. Impossible que ces amas de chair couvrant le trou auditif puissent lui permettre de mieux écouter. À mieux sentir, oui, apparemment, selon le fascicule « Ce que la science sait des chiens » du magazine « Science et Vie ».
Lorsqu’il marche tête baissée en reniflant, les longues oreilles tombantes du Saint-Hubert se balancent. Leurs mouvements dirigeraient l’air vers sa truffe, augmentant ainsi la capture de particules odorantes. Et, du coup, le flair du canidé. Fabuleux, non ?
À mon sens, cette race de chien ne possède pas les plus belles oreilles du règne animal. Je suis toutefois persuadé que ça ne lui fait pas un pli. Les chiens se moquent des apparences.
Petit, dodu, ridé, poilu, bossu, en fauteuil roulant, athlétique, chauve, ils n’en ont rien à cirer. Le meilleur ami de l’homme n’a pas une très bonne vue. Il vit dans un univers d’odeurs. Le sens de l’odorat accapare 30 % de son cortex cérébral comparativement à 5 % chez l’être humain.
Ces particularités font que Fido peut agir de façon beaucoup plus brillante que son maître à bien des égards. Par exemple, jamais il ne lèvera le nez sur un aliment comestible à cause de son look. Son maître, par contre, gaspille des tonnes de nourriture parce qu’il se fie d’abord à ses yeux pour la juger. Une pomme n’a pas une peau lisse et rouge sans « imperfections » ? À la poubelle sans même prendre le temps d’y goûter.
Hélas, cette pratique regrettable a aussi cours entre êtres humains.