Braconnage sur les berges du canal Beauharnois

La direction de la protection de la faune prend très au sérieux les préoccupations des citoyens vis-à-vis la chasse illégale qui se fait en bordure du canal Beauharnois.

«C’est quelque chose de connu, a dit le lieutenant Patrice Masse. On y intervient et on y travaille.»

Il évalue à 50 le nombre d’agents dans le secteur sud, un large territoire qui comprend la Vallée du Saint-Laurent, les Cantons de l’Est, la Vallée du Richelieu-Yamaska et le Centre-du-Québec.

«Les agents interviennent auprès des situations; ça prend un humain et un gibier, mentionne-t-il. On évalue le degré de risque pour déployer les agents le plus rapidement possible selon la dangerosité. On doit être au bon endroit, au bon moment pour avec de l’efficacité pour trouver les bonnes personnes qui représentent des menaces.»

Ses agents reçoivent des signalements tout au long de l’année, mais de façon plus fréquente à l’automne, lors de la période de la chasse au cerf.

Il n’a pas voulu s’étendre sur un bilan des opérations, mais M. Masse confirme que des enquêtes sont en cours. Il précise toutefois qu’une enquête ne mène pas toujours au dépôt d’accusations.

Pas de stéréotypes

Le lieutenant Masse a pris acte des révélations au sujet des interventions de ses agents et des autochtones. Il assure qu’en protection de la faune, son équipe applique la Loi.

«Des autochtones, il y en a toujours eu sur le territoire, fait-il remarquer. Il n’y a pas d’emphase sur cette communauté par rapport aux autres. On intervient sans stéréotype.»

Les enquêtes peuvent mener à des infractions au Code pénal. Plusieurs éléments sont dans la mire des agents.

«Est-ce que c’est une chasse de nuit durant laquelle ils [les contrevenants] jackent le gibier avec une lumière ? Est-ce qu’ils se promènent avec une arme à feu entreposée de façon inadéquate dans un véhicule ? Est-ce qu’ils pratiquent la chasse à travers un chemin ?»

Ces questions sont soulevées lors des enquêtes, indique M. Masse.

Les braconniers encourent des amendes qui peuvent s’élever à quelques milliers de dollars et la saisie de certains biens utilisés pour commettre l’infraction s’ils sont reconnus coupables.

Travail d’équipe

La MRC de Beauharnois-Salaberry est bien au fait de la problématique soulevée par la chasse sur son territoire. Elle dit recevoir cinq plaintes en moyenne par année. Mais son porte-parole, Christian Lambert, invite les citoyens à dénoncer toutes situations reliées à cet enjeu auprès des corps policiers.

«Dans les règlements applicables sur le territoire du Parc régional de Beauharnois-Salaberry, la MRC interdit les armes à feu, les armes blanches ainsi que de blesser et de tuer des animaux, précise-t-il. Il est important toutefois de mentionner que la responsabilité d’appliquer les lois et règlements revient aux services de police ainsi qu’aux agents de la faune. »

La MRC travaille de concert avec Hydro-Québec, la protection de la faune, la Sûreté du Québec, le Service de police de Châteauguay et la Gendarmerie royale du Canada.

Risques d’accident

Hydro-Québec, principal propriétaire des terrains en bordure du canal Beauharnois, rappelle que le risque d’accident lié à la chasse est réel en raison de l’achalandage dans le secteur.

«L’accès aux propriétés d’Hydro-Québec à des fins de pratique de la chasse est interdit, soutient Pascal Poinlane, conseiller en relation média de la Société d’État. La détention d’un permis de chasse valide ne permet pas d’accéder aux propriétés d’Hydro-Québec afin de pratiquer l’activité.»

M. Poinlane a aussi informé d’une opération menée par Hydro-Québec dans le secteur du canal Beauharnois les 16 et 17 novembre. Trois corps policiers ont assisté aux interventions.