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Léry: un déboisement inquiétant

Il y a 6 heures
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Par Marie-Josée Bétournay, Initiative de journalisme local

mjbetournay@gravitemedia.com

Le promoteur a coupé les arbres nécessaires «à la réalisation du projet», dit la Ville. (Photo: Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)

Le déboisement, commencé à la fin février au bout de la rue du parc Notre-Dame à Léry en vue d’un projet domiciliaire, inquiète. Sur les réseaux sociaux, des résidents déplorent le délogement de certains animaux. D’autres craignent le bruit émanant de l’autoroute 30 en l’absence d’arbres.

«L’abattage des arbres est essentiel afin de réaliser le projet. Le promoteur n’a abattu que le nombre d’arbres nécessaire à la réalisation du projet», explique le service de l’urbanisme de Léry. Sur Facebook, la Ville informait le 10 mars que le site sera reboisé selon un règlement municipal. «Deux arbres minimum par terrain résidentiel unifamilial ou bifamilial, un arbre par 7 mètres linéaires le long des voies de circulation pour les multifamiliales», peut-on y lire. La plantation est prévue «l’année suivant la fin des travaux».

Le directeur protection et aménagement du territoire à Héritage Saint-Bernard, à Châteauguay, considère «triste» la disparition de ces terres. «Cela rappelle l’importance de l’action des municipalités, du gouvernement et des groupes de conservation pour assurer la protection de chaque hectare de milieux naturels encore présent dans le corridor vert», dit Dominic Gendron. Au total, 375 hectares sur les 915 qui composent le corridor sont protégés. «Plus de 100 autres sont en voie de l’être. Toutefois, il y a encore la moitié du territoire à protéger», poursuit M. Gendron.

De la machinerie lourde s’activait sur les terres le 12 mars. (Photo: Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)

Projet en périmètre urbain

Le projet résidentiel en développement est situé dans le périmètre urbain. Cette section fait partie des zones non protégées du corridor vert. Le règlement de contrôle intérimaire concernant les milieux naturels de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), adopté en 2022, interdit le développement à l’intérieur du corridor vert exception faite des projets domiciliaires «pour lesquels il existait une entente ou des autorisations antérieures à l’adoption dudit règlement, comme c'est le cas pour le projet en question», précise M. Gendron.

La CMM et Québec se sont engagés à la sauvegarde de 30 % du territoire d’ici 2030. En mars, Léry a fait de même en protégeant à perpétuité une superficie de 5,4 hectares de milieux naturels du corridor vert Châteauguay-Léry. «Dans cette optique, chaque milieu naturel préservé contribue à l’atteinte de cet objectif. Toute perte d’habitat naturel complexifie cet effort collectif, d’où l’importance de poursuivre les démarches de protection», conclut Dominic Gendron.