Communauté

L’Élan des jeunes fête ses cinq ans par «miracle»

le lundi 31 octobre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 31 octobre 2016
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

La subsistance de l’Élan des jeunes, dédié à l’hébergement de jeunes âgées entre 16 et 22 ans dans le besoin depuis cinq ans à Châteauguay, relève du miracle, selon Martin Bécotte, président du conseil d’administration de l’organisme.

Depuis le début de sa fondation, l’équipe a hébergé près de 250 jeunes, dans la maison située au 155, rue Gaspé Est à Châteauguay, où six lits sont disponibles pour accueillir des jeunes en situation de crise.

«Ce qu’on peut dire c’est que tous les jeunes qui sont venus à l’Élan des jeunes ont fait des acquis», dit Marc-Antoine Boisvert, coordonnateur. La création de cette Auberge du cœur sur le territoire était nécessaire pour répondre à un besoin, selon lui.

Martin Bécotte croit que l’établissement devrait être financé à la mission pour faciliter ses opérations.

«On fait plein de réunions pour héberger 250 jeunes aux cinq ans. Des jeunes qui ne vont pas sur l’aide sociale pour le reste de leur vie, qui ne s’en vont pas entre les mains de gangs de rue à Montréal. […] ç’a des coûts sociaux importants qu’on fait sauver à l’État», soutient-il. Avant 2011, cette ressource était dans la mire des intervenants jeunesse, renseigne-t-il.

«On travaille avec la famille. […] L’avantage d’avoir un centre d’hébergement jeunesse c’est qu’un jeune qui va à La Prairie ne changera pas de commission scolaire. Nous avons une entente avec la commission qui lui permet de rester dans la même école», assure le gestionnaire. Oui ça va nous arriver de refuser des gens parce que les six lits sont occupés. Ça fait partie de notre réalité. On va référer les jeunes vers d’autres Auberges du cœur», dit M. Boivert.

Toujours à la recherche de fonds

Pour la pérennité de l’organisme, une recherche de financement est toujours en cours. Selon Martin Bécotte, les deux paliers du gouvernement devraient donner un plus grand soutien aux organismes. L’Élan des jeunes reçoit 10 000$ par année de l’État pour sa mission. Les frais mensuels de fonctionnement sont de 20 000$. Le personnel a trouvé d’autres méthodes pour renflouer leur coffre chaque année comme des donateurs, des commanditaires et l’autofinancement. Une entente de financement avec des fondations fait aussi partie des alternatives, mais ce service est souvent confronté à une fermeture imminente. «Le temps qu’on va mettre à déposer des projets et faire de la reddition de compte; c’est du temps qu’on ne passe pas à développer les services et notre expertise au niveau des jeunes», indique le coordonnateur.

Entretemps, des actions du milieu communautaire seront prises à l’Assemblée nationale, le 22 novembre, pour faire entendre leur voix aux députés.

Aide bénéfique

Audrey De L’Étoile a été référée à l’organisme lors d’une période difficile dans sa vie quand elle habitait Châteauguay. Elle croit en l’importance de ce service aux jeunes. «Ça m’a aidé à retrouver la confiance que j’avais perdue. Quand j’ai cogné à la porte le 25 août 2014, je rentrais de reculons. Je ne savais pas c’était quoi l’Élan, je ne savais pas c’était quoi vivre l’itinérance. Moi, j’étais bien, j’étais chez mes parents. J’avais un toit, j’avais tout, mais ça ne fonctionnait juste plus. J’étais au bout de ma corde, je ne savais pas où aller. […] L’intervenante m’a aidée à devenir une meilleure personne, confie-t-elle. C’était le suicide. Je suis venue ici parce qu’il fallait que je me sorte de là.»

Après avoir bénéficié des services de cet organisme pendant trois mois, elle s’est trouvé un emploi en mécanique et un appartement dans la région. Sa condition de vie s’est améliorée, selon elle.