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L'écrit du coeur d'une mère pour prévenir le suicide
le lundi 19 février 2018
Modifié à 16 h 51 min le 19 février 2018
Antoinette Léger a vécu une terrible tragédie au début des années 1990. Sa fille Annie s’est enlevé la vie, à l’âge de 12 ans. Un an plus tôt, elle avait été violée.
La femme de Beauharnois témoigne pour encourager les victimes d’agression sexuelle à parler et servir la cause de la prévention du suicide. Elle s’est présentée au journal avec deux photos d’Annie et des mots qu’elle a couchés sur des feuilles lignées. L’écriture est devenue pour elle «une forme de thérapie», confie-t-elle. Pas formée par un logiciel en bougeant les doigts sur un clavier. L’écriture avec un stylo qui laisse une trace humaine.
«J’ai été en thérapie plusieurs fois. Ça m’a toujours donné un outil pour continuer»Antoinette LégerMme Léger évoque le viol de sa fille qui n’avait que 11 ans. L’enfant n’en a rien dit. Sa mère l’a appris en lisant une lettre trouvée dans la poubelle. «Elle aurait voulu que je ne le sache pas. Les gens agressés se sentent coupables», dit-elle. Annie a commis l’irréparable à 12 ans avec un garçon de 18 ans à l’époque. Les deux décédés avec une arme à feu. [caption id="attachment_38280" align="alignleft" width="521"] Annie[/caption] Sa mère lit le chemin de sa vie en bleu sur le papier : «La mort d’un enfant par suicide c’est une épreuve difficile à vivre. C’est une blessure profonde qui ne se voit pas mais que tu transportes avec toi pendant des années. Elle se guérit doucement et forme une cicatrice que tu n’oublieras jamais. Mais la vie continue et les années ont passé. Aujourd’hui, je me sens bien. Je peux même dire que je suis heureuse.» Elle insiste pour dire qu’elle s’en est sortie avec du soutien. «Ce qui m’a aidée, c’est l’écriture, les amies, les thérapies et le travail. Je suis dans un bon milieu de travail. Je n’ai jamais senti de jugement. Ils m’ont acceptée comme j’étais. 30 ans de service, ce n’est pas rien», fait part celle qui est à l’emploi de la Caisse Desjardins de Châteauguay depuis tout ce temps. Elle a lit un passage sur son garçon : «Je suis fière de moi et je suis fière de mon fils. Ça n’a pas été une partie de cartes facile. Des fois les cartes revolaient. Mais la game s’est bien terminée». Dénoncer Antoinette Léger encourage les victimes d’agression à parler. «Je trouve courageux ceux et celle qui réussissent à vivre après une telle violence, écrit-elle. Mais quel soulagement après qu’il soit dénoncé. Vous êtes des victimes, pas des coupables. Ces gens qui s’en prennent à des personnes vulnérables, naïves, ce sont eux les lâches. De très grands lâches. Vous n’avez pas à avoir honte». Pièce manquante Il manque un morceau dans son histoire, se désole toutefois Antoinette Léger. «J’aimerais bien savoir qui a agressé ma fille. », indique-t-elle. Elle invite toute personne qui aurait des informations sur le sujet à lui écrire à AL23reconnaissance@gmail.com. Elle encourage les personnes en détresse ou leurs proches à ne pas hésiter à téléphoner au centre de prévention du suicide la Maison sous les arbres à Châteauguay au 450 699- 5935.