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Le cinéma au service de la nature

le mercredi 17 mai 2023
Modifié à 9 h 18 min le 18 mai 2023
Par Jules Gauthier

jgauthier@gravitemedia.com

L'acteur Roy Dupuis et les réalisateurs Nicolas Boisclair et Alexis de Gheldere. (Photo: Mathieu Bourdon)

Alexis de Gheldere, réalisateur de Châteauguay, a présenté en avril son documentaire Après la Romaine, la suite du film Chercher le courant qu’il a co-réalisé en 2010 avec son acolyte Nicolas Boisclair. Ces deux ouvrages cinématographiques se penchent sur la transformation de la rivière Romaine en complexe hydroélectrique.

Alexis de Gheldere se souvient de la genèse de son projet sur la Romaine. «En 2005, j’avais participé à une descente en canot de la rivière Rupert qui était alors menacée par des travaux de structures hydroélectriques, a-t-il expliqué en entrevue. Cette activité s’intitulait Les adieux à la Rupert, j’ai trouvé ça débile et triste comme concept».

C’est à cette époque que le cinéaste a rencontré Nicolas Boisclair, un militant écologiste qui deviendra son partenaire de réalisation par la suite. «On a discuté et on a décidé de faire un projet sur la Romaine qui devait subir le même sort que la rivière Rupert», a indiqué M. de Gheldere.

Un porte-parole de choix

Non financé et avec les moyens du bord, les deux comparses ont alors commencé à filmer en 2008 dans la région de la Côte-Nord où se situe le vaste cours d’eau. Sur place, après plusieurs jours de tournage, ils ont rencontré l’acteur Roy Dupuis, cofondateur de la Fondation Rivières, accompagné par d’autres membres d’organismes écologistes.

«On a discuté avec lui, on savait qu’il avait à cœur la préservation des cours d’eau depuis longtemps. Il a aimé notre projet sur la Romaine et il a décidé d’embarquer dans l’aventure», a dévoilé le Châteauguois. Le célèbre acteur est donc devenu le visage et la voix de ce travail cinématographique.

Constater les changements

Chercher le courant se voulait un documentaire sur la Romaine avant le grand chambardement. Après la Romaine a plutôt été une façon pour les réalisateurs de constater les cicatrices apparentes sur le cours d’eau.

«Ce complexe de barrages et de réservoirs, ça déforme le paysage de manière spectaculaire. De mettre en parallèle des images filmées aux mêmes endroits en 2008 et 2022, on trouvait ça puissant», a indiqué le réalisateur de 48 ans.

Si dans le premier opus, ce sont davantage les réalisateurs et les spécialistes interviewés qui ont proposé des solutions pour produire de l’énergie à moindre coût, dans Après la Romaine, c’est Hydro-Québec qui est sortie de son mutisme afin de suggérer de nouvelles technologies permettant de gérer adéquatement la consommation d’électricité des Québécois.

 

Alexis de Gheldere (en vert) et son équipe ont fait découvrir les beautés de la rivière Magpie à des élèves d'une école secondaire de Montréal. (Photo: Léonard Gabriel)

 

Protéger ce qui reste

Dans le dernier documentaire, on observe également la mobilisation de pouvoirs municipaux, de groupes de citoyens, innus et blancs, pour sauvegarder la grande rivière voisine, la Magpie.

«On ne veut pas qu’elle subisse le même sort que la Romaine ou que la rivière Rupert. Elle n’est pas encore officiellement protégée même si tout le monde souhaite cela», a spécifié M. de Gheldere.

Las, ce dernier estime que les meilleures rivières avec les plus grands débits ont déjà été dénaturées par l’homme et qu’il serait temps de passer à autre chose.

«Un grand barrage, ça frappe l’imaginaire, ça vient chercher le mythe fondateur québécois, mais ce n’est plus ce qu’il faut faire», a-t-il conclu.

 

Pour visionner le documentaire Chercher le couranthttps://www.youtube.com/watch?v=RcNBHoaGzNs

Pour visionner le documentaire Après la Romainehttps://ici.tou.tv/apres-la-romaine

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