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Lagunes de Mercier : une nouvelle usine toujours dans les cartons

le vendredi 26 août 2022
Modifié à
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Une carte du ministère de l'Environnement du site des lagunes de Mercier et de la zone concernée par l'étude des eaux souterraines. (Photo : Capture écran - ministère de l'Environnement)

La construction d’une nouvelle usine pour traiter les contaminants des eaux souterraines des lagunes de Mercier avait été annoncée six mois avant les élections provinciales en 2018. Quatre ans plus tard, le ministère de l’Environnement affirme que le projet est toujours dans les cartons et étudie une technologie qui pourrait permettre de réhabiliter le site.

Questionné par le Journal qui veut savoir où en est ce projet quatre ans plus tard, le ministère de l’Environnement a confirmé au Soleil de Châteauguay qu’il envisage toujours la construction d’un «nouveau système de confinement hydraulique».

 De 2018 à 2021, le Ministère a fait des «des travaux de caractérisation complémentaires afin de définir les caractéristiques du sous-sol pouvant influencer l’écoulement des eaux souterraines et d’élaborer des modèles numériques d’écoulement des eaux souterraines pour évaluer la recharge des eaux souterraines à l’échelle régionale et évaluer différents concepts de confinement hydraulique des contaminants», explique Ghizlane Behdaoui, porte-parole régionale au ministère de l’Environnement.

L’objectif est de trouver une méthode de confinement efficace qui utilisera un moins grand volume d’eau souterraine à prélever et à traiter. Le Ministère doit également évaluer l’impact de ce système sur la disponibilité en eau dans la région.

Lorsque le concept sera retenu, le ministère de l’Environnement passera à l’étape de la conception du système, qui sera suivie de sa construction et sa mise en service, fait savoir la porte-parole.

Des essais pour la décontamination

En plus des travaux sur le terrain, le gouvernement a complété une revue de la littérature scientifique sur les technologies possibles pour la réhabilitation du site. «Elle a permis d’identifier une technologie prometteuse, soit la technologie de réhabilitation thermique. Afin d’en juger, un protocole d’essais en laboratoire a été développé.  Les essais en laboratoire sont en cours», informe Mme Behdaoui.

Quant au réseau de chercheurs virtuel annoncé en 2018, il n’a pas été créé à ce jour. La porte-parole souligne que des mandats ont été confiés à des chercheurs spécialisés dans le cadre de travaux effectués depuis trois ans.

Mercier peu informée

Avant d’obtenir une réponse du ministère de l’Environnement, le Journal avait aussi questionné à la Ville de Mercier pour savoir si elle était au courant des développements dans le dossier de l’usine. La mairesse Lise Michaud affirme être tenue dans l’ignorance par rapport aux démarches du gouvernement dans le dossier des lagunes. «Ce que la députée [MarieChantal Chassé] nous disait, c’est que les engagements qui ont été pris en 2018 vont être respectés par le gouvernement actuel, mais concrètement on n’a rien qui justifie que ça a été respecté», commente-t-elle. La Ville reçoit des données scientifiques périodiquement, mais elles ne sont pas vulgarisées, mentionne la mairesse.

«Honnêtement, ça n’a jamais été aussi opaque que ça l’est actuellement», dit-elle.

Québec solidaire et le PLQ s’engagent à construire l’usine

Les candidats du Parti libéral du Québec et de Québec solidaire dans la circonscription de Châteauguay se sont tous les deux engagés à construire l’usine si leur parti est élu en octobre.

Le candidat libéral Jean-François Primeau a affirmé dans un communiqué la semaine dernière que le gouvernement caquiste avait abandonné le projet d’usine. Questionné par le Journal à savoir d’où il tenait cette information, M. Primeau en était venu à cette conclusion puisqu’il n’y voit «aucune évolution, aucune information et une absence de développement».

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M. Primeau dit appuyer les municipalités dans leur demande que le gouvernement paie pour la mise à niveau des infrastructures d’eau qui ont été imposées en raison de la contamination. «Quand une ville ou une région vit une situation particulière, il faut être capable de leur proposer une solution ou un traitement particulier», illustre-t-il.

Pour Martin Bécotte, candidat pour Québec solidaire, la nouvelle usine est un des six engagements de son parti liés au dossier des lagunes de Mercier.

Québec solidaire veut, entre autres, mettre sur pied une commission d’enquête publique sur la question pour déterminer la responsabilité du gouvernement dans cette catastrophe écologique. «On veut savoir si des gens au ministère de l’Environnement avaient fermé les yeux. On veut obliger les gens à témoigner de ce qu’ils savaient», explique-t-il. Cette commission permettrait aussi de déterminer si la décontamination est envisageable de même que quel montant le gouvernement devrait remettre aux municipalités touchées en guise de dédommagement. Le parti souhaite aussi interpeler la santé publique pour qu’elle rende publique les analyses qu’elle a en lien avec les lagunes.

Ce qui a été annoncé en 2018

En mars 2018, le gouvernement du Québec, alors dirigé par les libéraux, avait annoncé la construction d’une nouvelle usine sur le site des lagunes, cet endroit contaminé par des millions de litres de déchets liquides toxiques dans les années 1970.

Cette usine, dont la construction était prévue d’ici 2025, doit remplacer l’actuelle usine de traitement des eaux souterraines du ministère de l’Environnement qui date de 1984. L’utilité de cette nouvelle installation est de permettre de confiner et traiter plus efficacement les contaminants qui polluent l’eau souterraine.

Lors de cette annonce, le gouvernement y avait également évoqué la création d’un comité de suivi et d’un réseau virtuel de chercheurs spécialisés dans le domaine pour faire avancer la science en matière de décontamination.

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