L’achat local sur toutes les lèvres
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Louise Robert, une résidente de Châteauguay, aimerait bien que davantage d’épiciers identifient les produits canadiens sur les tablettes. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)
Achat local… les deux mots sont sur les lèvres de plusieurs, depuis la menace d’imposition de tarifs douaniers sur les produits canadiens de la part des États-Unis.
Le Soleil est allé à la rencontre de consommateurs croisés à l’entrée d’un supermarché de Beauharnois. La majorité d’entre eux ont déclaré être en faveur de l’achat local, sans toutefois exprimer publiquement leur commentaire. D’autres se sont livrés au journal.
Louise Robert, une résidente de Châteauguay, se dit «antiTrump». Elle priorise les produits québécois, canadiens et mexicains. «Avant, si un [produit] en spécial venait des États-Unis et un autre ne l’était pas [elle n’y portait pas attention]. Là, je ne suis plus capable. Je vais acheter fait au Québec», confie-t-elle.
Rose-Marie Gagné, de Beauharnois, s’attardait davantage au prix d’un produit plutôt qu'à sa provenance. Elle portera une attention particulière aux aliments qu’elle déposera dans son panier d’épicerie; l’achat local étant là pour rester, selon elle. «Une fois la COVID passée, on a repris nos habitudes. Tandis que là, c’est vraiment avoir le moins possible de l’extérieur», indique Mme Gagné.
Serge Archambault, de Beauharnois, fait appel à la solidarité. «Surtout que des consommateurs ont probablement l’habitude de dépenser leurs sous aux États-Unis en vacances. Je pense que si tout ce monde-là ou la majorité profite du Québec et du reste des provinces canadiennes, probablement que Trump va s’en apercevoir», souligne-t-il.
Jean Duranceau, de Beauharnois, se dit en colère contre le président américain. «Inquiétez-vous pas, je vais acheter des produits québécois», avoue-t-il. «Je vais acheter plus local. Avant, je ne vérifiais pas vraiment. J’achetais des choses locales, mais aussi des choses d’ailleurs sans le savoir. On va en manger moins [des aliments], mais mieux», précise Lisette Dagenais, également de Beauharnois. Pour la consommatrice, le prix des aliments demeurera toujours un critère d’achat.
Les épiciers et l’achat local
Le Soleil a interpellé les épiciers sans succès. Que leur décision soit reliée ou non au contexte actuel, certains d’entre eux parlent d’achat local. Le IGA Extra Famille Primeau à Beauharnois fait la promotion de la campagne On a le local à coeur sur sa page Facebook depuis le 3 février. «IGA est fière de mettre en valeur les produits d'ici Soutenons le local, plus que jamais!», peut-on y lire.
Sur la page Facebook de Metro mon épicier à Châteauguay, la publication en date du 3 février fait mention de ce message : «Saviez-vous que chez Metro vous pouvez repérer facilement tous les produits d'ici grâce aux petites étiquettes sur nos étagères?». Le supermarché poursuit sa démarche le lendemain en partageant sur le même réseau social une liste d’ingrédients de «produits d’ici» à déposer dans son panier. Le détaillant Fruits et Légumes Mercier, dans la ville du même nom, met en valeur ses produits, sur sa page Facebook, en prenant soin d’indiquer la provenance. Dans une publication sur les poivrons de l’Ontario, diffusée le 22 janvier, une internaute se réjouit : «produit de notre pays », commente-t-elle.
Faute d’obtenir des informations des épiciers de la région, Le Soleil a communiqué avec le siège social de Metro. À court terme, la bannière optimisera «la visibilité des produits d’ici» dans les magasins, en ligne et à l’intérieur de ses outils promotionnels, affirme la cheffe des communications chez Metro, Geneviève Grégoire. Depuis plus de 25 ans, Metro identifie et fait la promotion des produits québécois via divers programmes de certification, dont Aliments du Québec. La bannière priorise les produits québécois et canadiens au moment des achats. «Cela fait partie de notre engagement à soutenir les producteurs locaux, à faciliter l’accès à leurs produits, tout en nous assurant que nos clients trouvent les produits qu'ils recherchent, en fonction de leurs valeurs, de leur budget et de leurs préférences», dit Mme Grégoire.