Faits divers

Intervention du Service incendie : trop de gens dans une maison à Mercier

le mardi 23 juillet 2024
Modifié à 14 h 40 min le 25 juillet 2024
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Le service sécurité incendie de Mercier, accompagné par le Service de police de la Ville de Mercier et l’Agence des services frontaliers du Canada, est intervenu le 3 juillet dans une vaste résidence sur la rue Léopold-Savage en raison d’un trop grand nombre de personnes qui y habitaient. Le propriétaire de la maison se dit choqué de cette intervention et affirme qu’il ne souhaitait qu’aider sa famille et la communauté bangladaise qui peinaient à trouver un logis.

La propriété du 18, rue Léopold-Savage est une vaste demeure située dans un quartier résidentiel familial. Elle est évaluée à 1,9 M$ selon de le rôle d’évaluation municipale et compte deux logements, ainsi qu’un garage double détaché.

La Ville de Mercier avait reçu des plaintes de voisins depuis plus d’un an, dont à l'effet qu’il y avait quelqu’un qui vivait dans le garage et qu’un grand nombre de personnes semblaient vivre dans la maison.

«Une dizaine de jours avant le 3 juillet, nous sommes allés voir sur place pour vérifier s’il pouvait y avoir des enjeux de sécurité si un grand nombre de personnes y habitent», explique Eric Steingue, directeur du Service de sécurité incendie de Mercier.

36 lits

Une fois sur place, les autorités de Mercier ont découvert qu’il y avait 36 lits dans la demeure. Le nombre de personnes présentes n’est toutefois pas précisé. «On considère alors ça comme une maison de chambres et c’est interdit en zone résidentielle, informe le directeur des pompiers. Ce dernier avait aussi constaté des enjeux de sécurité, notamment des chambres sans fenêtres ou un nombre trop important de lits dans une seule chambre.

En entrevue au Journal, le propriétaire Rashel Mirza mentionne que sa propriété compte deux adresses et un total de dix chambres pouvant accueillir des gens. Il y habite avec sa femme et ses quatre enfants ainsi que d’autres membres de sa famille, dont sa belle-mère, des belles-sœurs, des cousins et des neveux.

Une aide pour sa communauté

Au fil des mois, il lui est aussi arrivé d’héberger des membres de la communauté bangladaise qui ne trouvaient pas de logement. «Pour plusieurs, ils viennent d’arriver ici, personne ne veut leur louer quelque chose. Ce n’est pas facile de se trouver un emploi à Châteauguay, Mercier puisqu’ils ne parlent pas encore le français. Je les aidais jusqu’à ce qu’ils se trouvent quelque chose», raconte-t-il.

Le Service incendie avait un donné un délai de dix jours pour sortir les lits.

Services d’immigration

Le 3 juillet, le Service incendie est retourné à la maison pour vérifier si celle-ci était conforme. Cette fois, il était accompagné de policiers et d’agents des Services frontaliers canadiens. «Pour nous, le statut d’immigrant n’était pas clair, donc on voulait que les Services frontaliers puissent les valider», souligne le pompier. La porte-parole de l’Agence des services frontaliers Maria Ladouceur a confirmé au Journal qu’une équipe s’est présentée à Mercier le 3 juillet, mais ne pouvait pas donner davantage de détails en raison «des motifs de confidentialité et conformément à la Loi sur la protection des renseignements personnels».

Ni le service incendie ni M. Mirza n’a voulu confirmer combien de personnes se trouvaient dans la maison le 3 juillet.

M. Mirza souligne que sa famille a été très marquée par l’intervention du 3 juillet et croit qu’il s’agit d’un «grand malentendu». «Nous sommes très ébranlés par ce qui s’est passé ce jour-là. Ce n’est pas bien quand quelqu’un entre chez toi le matin, tous les départements, la police, les pompiers, l’immigration comme si nous avions fait quelque chose de criminel», déplore-t-il.

Le Service incendie a été informé que le statut des personnes présentes était légal.

Le Service de police de la Ville de Mercier a de son côté confirmé qu’il n’y a pas eu d’arrestation ni d’accusation en lien avec cette affaire.

«J’ai voulu aider des gens et malheureusement ça se retourne contre moi», ajoute le Merciérois.

Depuis l’intervention du 3 juillet, les lits ont été retirés et la maison est conforme selon le Service incendie. Le logement dans le garage avait été démantelé quelques mois plus tôt, indique M. Mirza. «On nous a demandé d’enlever la cuisine et le bain et nous l’avons fait rapidement», assure-t-il.

Il n’a pas voulu préciser le nombre de personnes qui y habitent toujours, mais a précisé qu’il respecte la loi, soulignant qu’en raison de grandeur de sa résidence, il peut accueillir jusqu’à 20 personnes «même en respectant la loi».