Incendie mortel : des voisins ont tenté de secourir la victime
L’identité de la femme décédée dans l’incendie d’une grange à Châteauguay, vendredi, n’est toujours pas connue, mardi, au moment de publier cet article. Une voisine de la maison Moïse Prégent, où est survenu le drame, a raconté au Soleil de Châteauguay avoir tenté d’aider la victime à sortir du bâtiment barricadé.
La citoyenne, qui souhaite garder l’anonymat, habite près de la maison Moïse Prégent. Elle dit avoir composé le 911 lorsqu’elle a vu de la fumée s’échapper de la grange voisine à la maison, vendredi, un peu avant 20 h. «Mon frère et moi nous nous sommes approchés du cabanon et on a entendu une voix : Aidez-moi, il fait chaud!» raconte-t-elle.
Lorsqu’elle a entendu la voix, la Châteauguoise était convaincue qu’il s’agissait de celle d’un enfant. La police a toutefois confirmé plus tard que la personne décédée est un adulte.
Avec son frère et des gens qui jouaient à la pétanque en face, ils ont tenté de libérer un espace pour qu’elle puisse sortir. «La boucane était tellement dense. On essayait avec des crowbar, mais il y avait trois plywood d’épais. Ça ne marchait pas. Un moment donné, on ne l’entendait plus», se souvient-elle.
Le seul accès qui n'était pas barricadé était une petite ouverture près de la toiture. C'est de cet endroit que la fumée s'échappait.
(Photo : Le Soleil - Erick Ouellet)
Les pompiers sont arrivés rapidement après et ont pu ouvrir le bâtiment. La personne était inconsciente lorsqu’elle a été sortie de la grange. Son décès a été constaté à l’hôpital.
Barricadée quelques heures avant l’incendie
La maison Moïse Prégent appartient à la Ville de Châteauguay depuis 2014. Situées au 4, chemin de la Haute-Rivière, la maison et la grange sont considérées comme étant parmi les plus vieilles propriétés sur le territoire de la municipalité. Elle n’a pas été entretenue depuis des années et des planches placardent les fenêtres et les portes pour en limiter l’accès.
«C’est un endroit qui attirait les jeunes», mentionne la citoyenne. D’ailleurs, la journée de l’incendie, elle dit avoir aperçu deux adolescentes qui tentaient d’entrer par le deuxième étage de la maison. Elle les a averties que c’était dangereux et leur a demandé de quitter l’endroit.
Quant à la grange, la dame avait remarqué que la porte avait été «déplacardée depuis environ une semaine» et que du matériel avait été sorti du bâtiment.
En après-midi le même jour, elle a aperçu la police de Châteauguay sur les lieux, qui aurait été appelé concernant la présence de gens qui rôdaient. «Je suis allée les voir. J’ai jasé avec eux pour leur dire que ça fait des années que des gens viennent ici, surtout des jeunes».
La police lui aurait dit que la Ville devait passer barricader et sécuriser à nouveau l’immeuble. «Je n’ai pas vu la Ville passer, mais quand le feu a pris, c’était à nouveau placardé», souligne celle qui s’était absentée en fin d’après-midi.
«Je trouve ça triste. Il n’y a personne qui est venu porter des fleurs. Qui était cette personne-là?», questionne la voisine.
Questions sans réponses
Plusieurs questions demeurent à savoir quand et comment la personne est entrée dans la grange, dans laquelle il y aurait deux étages, selon nos sources.
Tant la police municipale que la Ville n’ont pas voulu préciser au Soleil de Châteauguay quand l’endroit aurait été barricadé la dernière fois avant le drame, référant le Journal à la Sûreté du Québec, qui est désormais responsable de l’enquête. La SQ n’a pas non plus donné de détails, mais a indiqué que la thèse criminelle avait été écartée. Le corps policier n’avait pas terminé les démarches pour identifier formellement la victime.
Des débris qui ont brûlé vendredi. (Photo : Le Soleil - Valérie Lessard)
Lors du passage du Journal lundi après-midi, on pouvait apercevoir les vestiges d’un divan et d’une table brûlée à l’extérieur de la grange. Un peigne, des élastiques à cheveux et un pain de savon entouré de deux masques jetables étaient aussi visibles sur le bord du terrain.
Le bâtiment a de nouveau été barricadé. (Photo : Le Soleil - Valérie Lessard)