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Incapables de retourner travailler au CISSSMO

Il y a 2 heures
Modifié à 16 h 58 min le 18 décembre 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Mélanie Hart et Mélanie Désilets sont motivées à revenir à l’emploi du CISSSMO. Les préposées aux bénéficiaires font toutefois place à une résistance qu’elles s’expliquent mal.

Mélanie Désilets et Mélanie Hart ont quitté le métier de préposé aux bénéficiaires (PAB) durant la pandémie. Elles se sentent désormais prêtes à revenir aider au Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO). Leurs démarches frappent toutefois un mur, si bien qu’elles commencent toutes deux à éprouver certaines frustrations.

«Ils ont toujours des excuses; ça me fâche», a lancé Mme Hart.

Elle avait quitté le réseau de santé en 2022. Anéantie par le décès de sa sœur, elle s’est retirée pour prendre soin d’elle. La préposée aux bénéficiaires dit avoir toujours la vocation et se sent assez forte pour revenir. 

Elle a passé différentes entrevues, fait état de ses expériences passées et renvoyé une copie de son diplôme. «J’ai eu comme réponse que ma candidature n’était pas retenue, dit-elle stupéfaite. J’ai même discuté avec une agence et après que cette dernière ait contacté le CISSSMO à qui elle offre des services, je n’ai pas eu de retour.»

Elle assure avoir un dossier irréprochable. «Le CISSSMO ne peut pas se permettre de tasser des gens qualifiés pendant qu’il manque d’employés», a-t-elle poursuivi.

Mélanie Désilets aussi effectuait ses quarts de travail à l’urgence. Elle a fait une dépression durant la pandémie. Essoufflée, elle a éventuellement quitté.

Après un détour vers le privé, la mère de trois enfants est motivée à retourner dans le réseau. Elle a passé une entrevue devant quatre personnes par visioconférence. Au final, le CISSSMO n’a pas retenu sa candidature et a par la suite laissé entendre par courriel que son diplôme n’était pas valide. 

«J’ai donné mon nom à une agence de Beloeil qui m’a engagée sur le champ, laisse-t-elle entendre. J’ai ensuite travaillé dans un centre de soins palliatifs à La Prairie jusqu’à ce que la main-d’œuvre indépendante soit retirée. Le garçon d’une dame m’a ensuite engagée au privé.»

Elle y voit une forme de discrimination. Comme si on la pénalisait pour avoir jadis démissionné. «Ils sont bloqués, bornés.»

Le constat est identique pour Mélanie Hart. «J’ai rencontré des anciens collègues qui se battent pour me faire rentrer, dit-elle. Mais là, je me sens laissée comme un torchon. Comme si on me disait "Tu as décidé de partir, c’est tout". Ça vient me chercher, parce que je sais que je peux aider. » 

Demander que ça bouge

Membre fondatrice du comité pour la survie du Centre mère-enfant et des services à l’Hôpital du Suroît, France Chenail n’en revient tout simplement pas.

«Tu ne peux pas cracher sur du personnel compétent qui donne leur 110 %, a-t-elle lancé. Surtout alors que l’hiver est à nos portes et que l’on sait que les urgences vont déborder et qu’on sait que certaines employées qualifiées vont tomber au combat. C’est aberrant.»

Les deux Mélanie sont des exemples d’employées formées. Les équipes en établissement gagneraient en temps et en expérience, laisse savoir Mme Chenail, d’ajouter des employées de ce type à leur équipe.

Celle-ci dit avoir interpelé l’équipe du député Claude Reid et Édith Gariépy du Comité de vigie santé et services sociaux.

«Je ne doute pas que le comité prenne en charge le dossier, a-t-elle poursuivi. On ne peut pas se permettre de perdre du personnel qualifié parce qu’il a quitté, brûlé par la pandémie, auparavant. Les deux Mélanie sont ressourcées et prêtes à revenir. J’aimerais comprendre pourquoi on les refuse.»