Hausse de la taxe d’immatriculation : une «aberration» et une «injustice» pour la Couronne sud
Les quatre maires qui siègent au conseil de la Communauté métropolitaine de Montréal ont voté contre la proposition d’augmenter la taxe d’immatriculation au nom des 40 villes sur la Couronne sud de Montréal (CMM). Pour eux, cette décision est injuste puisque les automobilistes seront taxés davantage, alors «qu’ils n’ont pas le choix d’avoir une voiture», faute d’un service de transport en commun efficace, parfois même inexistant.
«Quand nos citoyens ont des autos, ce n’est pas parce que c’est un choix, c’est une obligation parce qu’on n’a pas de transport en commun digne de ce nom.[…] De faire payer des automobilistes uniquement sur le fait qu’ils ont une voiture, c’est totalement injuste», a réagi en entrevue Lise Michaud, mairesse de Mercier et une des quatre représentantes de la Couronne sud à la CMM.
Elle avait demandé le vote pour repousser la décision d’augmenter la taxe sur l’immatriculation, mais seulement 4 élus sur 28 ont voté pour sa proposition. La CMM a donc décidé qu’elle augmentera sa taxe d’immatriculation de 59 $ à 150 à compter de l’an prochain.
Iniquité versus les villes hors CMM
Son collègue Guy Pilon, maire de Vaudreuil-Dorion, s’est aussi exprimé contre cette décision lors du conseil de la CMM le 30 mai. Il qualifie «d’aberration» cette décision de taxer davantage les 82 villes de la CMM alors que les villes voisines de ces municipalités ne paieront rien.
«Les villes hors CMM ne paieront pas un sou, alors qu’on est à deux mètres l’une de l’autre, a-t-il déploré. Et je ne parlerai pas d’autres villes qui se développent à vitesse grand V, qui ne sont pas dans la CMM et n’ont pas de transport à payer.»
La mairesse de Montréal et présidente du conseil de la CMM Valérie Plante lui a donné raison à ce sujet. «Cette incohérence concernant certaines villes de la CMM versus celles au pourtour est tout à fait réelle, a-t-elle exprimé. D’ailleurs, c’est ce genre d’élément qui a été mentionné à maintes reprises lors des nombreuses consultations faites par les gouvernements. On aimerait avoir d’autres options.»
Mme Michaud déplore que les revenus générés servent à payer les déficits des modes de transports collectifs métropolitains, soit le métro, le REM et le train et qu’ils ne serviront pas à bonifier davantage le service d’autobus local, par exemple.
Elle est d’avis qu’une réflexion doit être faite sur «à qui et à quoi sert le transport en commun?».
«Ça sert à l’environnement. On a un fonds vert au gouvernement du Québec qui a plus d’un milliard de dollars dedans. Il serait temps qu’on s’en serve pour des choses qui vont vraiment compter pour faire diminuer les GES», a ajouté la mairesse de Mercier.
Elle croit également que les industries, les commerces et les tours à bureau à Montréal qui profitent de la main-d’œuvre en transport en commun devraient aussi participer à l’effort financier relié au transport collectif et non pas seulement «l’enfant pauvre du transport collectif», soit la Couronne sud de Montréal.