On apprenait, il y a quelques jours, que le Tournoi provincial de hockey atome de Sainte-Martine était maintenant chose du passé.
Après avoir fait découvrir les abords de la rivière Châteauguay et son ex-célèbre restaurant à des dizaines de familles affamées venues des quatre coins du Québec, l’événement, qui attirait en moyenne 2000 personnes par année dans son «village» de 5000 habitants, ne multipliera plus les souvenirs comme il l’a fait lors des 23 dernières années auprès de centaines de jeunes enfants de 9-10 ans.
En effet, cette année, faute d’implication bénévole, le tournoi n’aura pas lieu!
Alors qu’en 23 ans, huit présidents se sont succédé, que le nombre d’habitants de la municipalité a augmenté de plus de 50%, et que ses nouveaux citoyens sont en vaste majorité des jeunes familles, plusieurs personnes ont peine à comprendre comment il est possible que personne n’ait le temps, le désir ou ne sente pas une quelconque responsabilité citoyenne/familiale de s’impliquer.
Il en est de même pour la municipalité. On s’explique mal comment il est possible que l’on laisse aller l’un des seuls événements qui attirent des gens de l’extérieur de la région durant la saison touristique la plus difficile. Peut-être que la municipalité roule sur l’or, que les visiteurs fusent de partout durant cette période et que l’impact financier n’était pas si intéressant, même si le nombre de visiteurs grimpait de 40% en six jours durant l’événement…
Revenons à la famille. Est-ce que la conjoncture actuelle ferait en sorte que les parents ne peuvent pas s’impliquer? Et ce, malgré le fait que leurs enfants pratiquent le sport dans cette municipalité et qu’ils pourraient profiter de l’attente à l’aréna pour organiser un événement qui diminue les frais d’inscription des enfants, plutôt que de les «dropper» sur la rue des Copains et de revenir une heure plus tard?
Bon, c’est vrai, il faut aussi considérer que nous sommes de plus en plus sollicités par des dizaines d’organismes et d’amis. Avouons-le: quand ce n’est pas un courriel d’un ami qui se prépare pour l’ascension du Kilimandjaro, c’est un 2$ que l’on donne au coin d’un feu rouge, en évitant de heurter un enfant de 7 ans qui vous demande de baisser la fenêtre.
Temps dans l’horaire ou non, le fait est qu’une étude du CEFRIO indique que les 25 à 54 ans passent en moyenne 23,6 heures par semaine à naviguer sur le web. Sommes-nous prêts à remplacer les bienfaits de l’activité physique et les souvenirs indélébiles des victoires et des défaites au profit de la 3e rediffusion de la Voix Junior ? Je préfère choisir le sport.
J’aimerais profiter de cette lettre pour souligner l’apport considérable des bénévoles qui ont créé des moments magiques pour des milliers de hockeyeurs/hockeyeuses de classe participative. Grâce à vous, ce sont des petites Mélodie et des petits Simon qui, le temps d’un dimanche, ont pu se prendre pour Carey Price ou Shea Weber en entendant leur nom au micro, lors de la présentation des joueurs la plus cool de la Montérégie.
Je crois profondément que ces moments-là marquent beaucoup plus l’imaginaire qu’un chat qui tombe du comptoir sur une vidéo YouTube.
Jean-Philippe Lepage
Mercier
L’auteur a été bénévole pendant 5 ans, a siégé sur le comité d’organisation, et des membres de sa famille ou de son entourage ont assumé la direction du tournoi pendant longtemps.
