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Emprise municipale fleurie : le couple de Châteauguay perd en cour municipale

le jeudi 18 juillet 2024
Modifié à 8 h 21 min le 19 juillet 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Kathryn Doré et Kevin McElreavy ont perdu en Cour contre la Ville de Châteauguay qui contestait son emprise municipale fleurie. (Photo Le Soleil : Archives Denis Germain)

La juge Beauchamp a rendu un verdict favorable à la Ville de Châteauguay qui contestait l’emprise municipale qu’avait fait fleurir un couple résidant sur la rue Prince. Bien que Kevin McElreavy se dit amer, et qu’il ait payé l’amende, il n’a pas changé d’idée. 

Avec sa conjointe, Kathryn Doré, il avait reçu une contravention en 2023 parce que leur façon de faire contrevenait à un règlement municipal. Le couple avait décidé de contester l’amende.

Les auditions ont eu lieu en avril et la juge Véronique Beauchamp a rendu son verdict le 19 juin. «Selon la juge, fleur fait partie de herbe de par sa définition, a avancé le Châteauguois.  Donc toute végétation non ligneuse dépassant 30 cm se trouve en infraction avec le règlement.»

Au moment de publier, Le Soleil n’avait pas été en mesure de consulter le jugement. 

Devant la juge, le citoyen avait présenté un cas survenu en 2001 à Chelsea. La situation avait alors rebondi en Cour supérieure où le juge a indiqué que la réglementation de cette municipalité était imprécise. La citoyenne avait donc eu gain de cause. Ce qui n’a pas été le cas du couple de Châteauguay.

Projet-pilote

M. McElreavy a aussi recensé plusieurs exemples municipaux, comme Pointe-Claire qui a modifié sa réglementation. «Il s’agit de gestion différenciée des espaces de tontes, a-t-il noté. Ma bande de végétation retient facilement cinq fois plus de volume d’eau que le gazon. Une solution pour les inondations à coût zéro.»

Le citoyen fait aussi mention du projet-pilote, adopté par Châteauguay, au sujet de la gestion différenciée des espaces verts municipaux. Ce qui consiste en des aménagements paysagers écologiques qui n’ont pas besoin d’arrosage, de fertilisation, de pesticide, ni de désherbage. «C’est un peu de lumière au bout du tunnel, convient le citoyen. Un projet-pilote pour faire exactement ce qu’on fait.»

Plus fleurie

Malgré la décision rendue, la couple continue son geste écologique. «L’emprise est encore mieux fleurie, a laissé savoir M. McElreavy. Chaque année, les plantes se stabilisent de plus en plus. On y retrouve donc beaucoup de biodiversité. Nous, on garde le cap parce qu’on est convaincu qu’on fait la bonne affaire.»

En Cour supérieure ?

Le 17 juillet, le couple de Châteauguay a laissé savoir qu’il avait acquitté l’amende. Avec les frais de cour, la facture s’élève autour de 430 $. La date limite pour amener le débat à la Cour supérieure est dans deux jours. «Nous n’avons pas encore pris notre décision finale, mais je ne crois pas que nous allons nous rendre là, a affirmé le père de six enfants. Il y a d’autres cartes pour faire changer le règlement.»

Le résident de la rue Prince entend continuer de faire des représentations afin de, espère-t-il, petit à petit, faire changer les mentalités et encourager des pratiques écologiques. 

Des avancées

Malgré cet affrontement perdu avec sa municipalité au sujet de l’emprise fleurie, M. McElreavy reconnaît que Châteauguay prend un virage environnemental.

«Il y a eu l’embauche d’une conseillère  en environnement, la mise en place d’une microforêt dans laquelle des écoliers ont été impliqués et le parc où des pollinisateurs ont été installés, a-t-il fait remarquer. Ce sont de belles choses, de belles initiatives.»