La deuxième phase de l’installation de l’égout et l’aqueduc à Léry est plus complexe que la première.

« C’est un énorme projet. De plus grande envergure », fait part Dale Stewart, directeur général de la municipalité. Bien que le nombre d’adresses desservies soit semblable, environ 500 portes, le chantier est très différent.

« On a 5 stations de pompage majeures plutôt que 2 et 40 mini stations comparées à 8 dans la première phase », souligne M. Stewart. Qu’est-ce qui fait la différence ? La présence de roc ? De pentes ? « Un heureux mélange de plusieurs facteurs. De l’hôtel de ville jusqu’à la presqu’île Asselin, c’est du roc. On est ensuite sur le sable jusqu’au pont du ruisseau Saint-Jean », indique-t-il.

La moitié de la municipalité, soit 460 immeubles, a été dotée des services lors d’une première phase conclue en 2012. La seconde et dernière étape touche 507 habitations.

Opposants

Le projet ne fait pas l’unanimité parmi les résidents concernés. Jugeant les travaux trop onéreux, un groupe a formé un comité. Il réclame des changements au projet et tente de rallier les gens concernés à sa cause.

Les opposants jugent « bidon » la consultation postale menée par la Ville auprès des citoyens touchés. « Le conseil de ville diffusera bientôt le résultat du sondage maison. Il y a à fort à parier que compte tenu des résultats qui lui sont favorables, la ville jugera inutile de tenir un référendum en bonne et due forme. Avec les nombreuses informations omises, les demi-vérités et la menace à la clé, ce résultat était prévisible », indiquent dans un communiqué les porte-parole du groupe, Liette Lamarre, Daniel Proulx, Robert Gauthier et Flores Munari. Ils disent représenter 120 personnes.

Ils réclament la tenue d’un référendum en bonne et due forme concernant le règlement d’emprunt de 20 M $ adopté pour aller de l’avant et disent être en contact avec le bureau de la ministre des Affaires municipales Andrée Laforest à ce propos. Selon eux, Léry n’obtient pas une subvention de 50 % des travaux lui permettant de passer outre à cette exigence mais de 48 %. Ils font part que la ministre peut exiger qu’un règlement d’emprunt soit soumis à un référendum même au-delà du seuil de 50 % d’aide financière.

Ils entendent lui soumettre un mémoire à cet effet et sollicitent des appuis. « Nous aurons besoin de votre signature et de celle de vos voisins, pour appuyer notre mémoire au moment du dépôt. Le mémoire sera basé sur le document joint lors de la dernière communication pour présenter à la Ministre une image juste du projet, et les alternatives mises de l’avant pour éviter cet énorme endettement. Un accent sera aussi mis sur les raisons de considérer le sondage fait comme un exercice bidon non représentatif », font part les opposants.

Ils réclament de limiter le projet à l’aqueduc. Ce que le ministère accepterait, selon eux. La présence de l’aqueduc faciliterait la mise aux normes des installations sanitaires puisqu’il n’y aurait plus d’utilisation de puits, font-ils valoir.

Une avenue écartée par la municipalité. Dans une série de plus de 50 réponses aux questions de citoyens sur son site internet, la Ville fait part que le conseil municipal, en 2016, ne voulait pas « laisser la ville divisée en deux avec 45 % avec les deux services et 55 % avec un service seulement ». « C’est la raison pour laquelle M. le maire Letham a travaillé si fort avec M. Moreau pour obtenir une subvention au-delà de ce qui était possible en programme », indique la municipalité.

Services réclamés

Cette deuxième phase de l’implantation de l’égout et l’aqueduc à Léry était aussi réclamée par l’Association des propriétaires de Léry en 2017.  Le groupe pressait le gouvernement d’accorder une aide financière pour aller de l’avant. « Cette association espère avoir une rencontre bientôt avec le député de Châteauguay, Pierre Moreau, afin d’insister sur l’urgence d’entamer les travaux qui donneront accès à ses services dans la portion de la ville où ils sont toujours absents », rapportait le Soleil de Châteauguay en juin 2017.

À l’époque, 93 propriétaires devaient composer avec des puits artésiens contaminés à la bactérie E. Coli, selon une étude environnementale effectuée par Groupe Hémisphères en 2015.