Difficile de se loger à Beauharnois
Dans un marché immobilier en pleine expansion, des locataires de Beauharnois peinent à se trouver un logement adéquat et accessible, même après le 1er juillet.
La Beauharlinoise Roxanne Perron voulait déménager dans un appartement plus grand pour permettre à sa fille d’avoir sa propre chambre. C’était important pour elle de rester dans sa ville pour être près de sa mère, qui est son moyen de transport pour se rendre à l’Hôpital Saint-Justine à Montréal. Sa fille souffre d’une maladie rénale et doit assister à des rendez-vous médicaux.
Toutefois, tous les logements étaient au-dessus de ses moyens, même ceux qui étaient loin d’être luxueux.
«Dans les recherches qu’on a faites, il y avait des logements qui sentaient l’urine de chat, les fenêtres où on voyait de la moisissure sur le bord, et c’était quand même en haut de 1 000 $», relate Mme Perron.
Heureusement, son beau-père a offert de lui louer sa maison à un prix accessible.
Mme Perron poursuit tout de même ses recherches de logement pour aider son amie aînée Lise Dodier.
Cette dernière habitait à Beauharnois il y a quatre ans. À l’époque, Mme Dodier habitait avec son fils. Il a quitté le ménage familial et la dame a dû chercher un appartement plus adapté à son revenu. Elle aurait aimé rester à Beauharnois, près de ses amis, mais elle n’a pas trouvé de logement dans son budget. Elle demeure aujourd’hui à Châteauguay, mais elle désire retourner à son ancienne ville.
«Ça n’a pas d’allure les prix, des loyers à 1 900 $, exprime Mme Dodier. Moi, je n’ai pas les moyens de payer ça.»
Ce qui rend ses recherches encore plus difficiles, c’est le fait qu’elle a un chien, un Jack Russel de 14 ans, explique-t-elle. Il n’en est pas question pour elle de s’en débarrasser.
«J’ai beau leur donner une garantie que je vais leur payer un loyer de plus si, admettons, il y a quelque chose que mon chien brise. Mon chien a 14 ans. Il ne mange pas les meubles ni les coins des portes.»
Hébergement d’urgence
Plusieurs Beauharlinois ont encore moins d’options. Le Comité logement Beauharnois (CLB) gère un programme d’hébergement d’urgence financé par la Ville de Beauharnois. L’Opération 1er juillet fournit du logement temporaire dans des chambres d’hôtel, du transport et de l’entreposage des effets pour ceux qui auraient pu se retrouver à la rue. Au total, trois ménages, incluant une famille, ont dû y accéder, indique Annick Frappier, coordonnatrice du CLB. Au moment d’écrire ces lignes, une de ses personnes a pu bénéficier du Programme de supplément au loyer d'urgence et signer un bail pour le 1er août.
D’autres personnes qui ne font pas partie du programme se trouvent également dans des situations précaires, ajoute Mme Frappier. À titre d’exemple, une famille qui reste temporairement chez des amis. Une personne a aussi dû dormir dans sa voiture pendant quelques jours.
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