Alimentées en eau potable par le réseau de la Ville de Châteauguay, plusieurs villes voisines, dont Léry et Mercier, refusent de payer leur part de la facture concernant un nouveau réservoir d’eau potable construit à Châteauguay au coût de 8,2 M$.

Ce réservoir a été construit pour «améliorer l’efficacité du réseau d’eau potable», indiquait la Ville de Châteauguay à l’époque. «Le problème, explique le maire Pierre-Paul Routhier lors d’une entrevue accordée au Journal Le Soleil de Châteauguay le 21 mars, c’est que «Châteauguay considère que ce réservoir fait partie du réseau, mais les autres, non».

Pierre-Paul Routhier, maire de Châteauguay.

Les «autres», ce sont les villes représentées par la Régie intermunicipale d’aqueduc de la Vallée de Châteauguay (RIAVC), soient principalement Mercier, Sainte-Martine, Saint-Isidore et Saint-Urbain-Premier. Selon l’entente de la RIAVC, chacune de ces villes doit contribuer financièrement à tous les travaux ou nouvelles installations qui servent à améliorer ou maintenir l’efficacité du réseau d’eau potable de Châteauguay. La Ville de Léry, qui a une entente indépendante avec Châteauguay, fait également partie des discussions.

Jamais informées

René Chalifoux, directeur général de la Ville de Mercier, fait valoir que les villes de la RIAVC ainsi que Léry n’ont «techniquement» pas besoin d’un nouveau réservoir d’eau potable. «On comprend que Châteauguay avait besoin d’une réserve d’eau supplémentaire pour sa propre population, mais nous, à Mercier, on a déjà un réservoir qui nous permet l’autosuffisance pendant le nombre d’heures requis par la loi. Les autres villes du RIAVC disent de même. On estime donc qu’on n’avait pas besoin de ce nouveau réservoir. »

Il ajoute que les villes desservies par le réseau de Châteauguay n’ont jamais été averties de la construction de cette nouvelle installation. «Maintenant que c’est fait, on est avisé qu’il faut payer une partie de la facture», déplore-t-il.

Défi complexe

Les villes concernées travaillent présentement avec un médiateur pour trouver une solution à la «mésentente».  Car, dit le maire de Châteauguay, «il ne s’agit pas encore d’un litige. On est à l’étape des discussions».

Le principal enjeu : déterminer si le nouveau réservoir d’eau potable sert toutes les villes de l’entente ou seulement la population de Châteauguay. Un point qui, selon M. Routhier, «est assez difficile à établir à cause de la complexité du réseau».

Du côté de Mercier, on croit que le dossier risque de se retrouver devant la Commission municipale du Québec. «Ce qu’on m’a rapporté comme information, c’est qu’il ne semblait pas y avoir d’accord possible à court terme», a révélé M. Chalifoux au Journal.

Du côté de la Ville de Châteauguay, on évoque plutôt une modification possible à l’entente de la RIAVC concernant le partage des coûts liés au réservoir.

Un réservoir de 8,2 M$

La Ville de Châteauguay a investi 8,2 M$ dans ce projet de réservoir d’eau «de grande capacité» près de la Place de la Comète, qui était nécessaire, disait-on à l’époque de sa construction en mai 2016, pour «mieux régulariser la production et la consommation d’eau potable sur le territoire».

Le nouveau réservoir d’eau potable est situé sur un terrain accessible par la Place de la Comète.

Il s’agit d’un réservoir d’une capacité de 13 000 m3, soit un volume équivalent à quatre piscines olympiques. Les travaux de construction du réservoir se sont terminés en septembre 2017.

Dans un communiqué de la Ville de Châteauguay publié en mai 2016, le chef de la Division hygiène du milieu de la Ville de Châteauguay, Pascal Rochette, précisait que l’emplacement choisi pour construire le réservoir était «stratégique pour permettre à la Ville un balancement hydraulique optimal du réseau. Il mentionnait ensuite que ce réseau pourrait «mieux desservir la ville de Léry et la Régie intermunicipale d’aqueduc de la Vallée de Châteauguay (RIAVC).»