Des aînés développent le pickleball à Châteauguay
Reconnaissant l’engouement pour le pickleball, un sport de raquette qui mélange le tennis, le badminton et le tennis de table, la Ville de Châteauguay a récemment investi pour y améliorer les infrastructures. Ce, grâce à un groupe d’aînés, actifs non seulement sur le terrain de jeu, mais également dans la vie communautaire puisqu’ils ont milité pour rendre ce sport plus accessible.
La troupe des joueurs de 55 ans et plus se retrouve à l’Agora de Châteauguay trois fois par semaine pour jouer au pickleball. Ces matins sont remplis d’action : des balles volent dans les airs, on y entend les raquettes qui fendent l’air, des gens jasent et rient pendant qu’ils attendent leur tour.
«Je vois beaucoup d’aînés qui veulent avoir une vie meilleure. Ça, c’est une opportunité de le faire, explique Gail Walker, qui organise ces réunions sportives depuis un an. Nous voulons profiter du reste de notre vie.»
Tout a commencé quand son mari John et son beau-frère Gordon ont voulu faire un peu d’exercice pendant la pandémie. Mme Walker a invité quelques amis sur les réseaux sociaux et un groupe 8 à 10 personnes s’est rapidement formé. Aujourd’hui, une quarantaine de personnes jouent au pickleball à l’Agora.
Ina Ross, qui y participe régulièrement, apprécie surtout l’aspect social des rencontres.
«Après deux ans d'enfermement, nous avons besoin d'un endroit pour laisser sortir les frustrations et tous nos soucis, exprime-t-elle. C'est un groupe à la fois francophone et anglophone et on s'entend bien. Nous nous comprenons tous. Nous apprenons le français et nous apprenons l'anglais.»
Du pickleball pour tous
Ce sport est également pratiqué à l'intérieur depuis quelques années. Entre 16 à 25 personnes jouent par jour, cinq fois par semaine au Sportplex. Club FADOQ, un organisme dédié aux aînés, accueille au moins 60 amateurs de ce sport par année dans son local sur la rue Principale.
Toutefois, peu d’endroits étaient disponibles pour jouer à l’extérieur à Châteauguay jusqu’à l’année dernière. La ville compte plusieurs terrains de tennis, mais ces derniers ne disposaient pas de lignage pour le pickleball, qui est différent de celui du tennis.
De plus, il manquait des couvre-vents pour protéger les balles de l’interférence du vent, avait fait remarquer Claude Cardinal, l’ancien directeur de la Division sport et plein air de la Ville de Châteauguay et amateur de pickleball, lors de la séance du conseil municipal de mai.
Ce sont les efforts de Gail Walker, appuyés par la communauté des joueurs, qui ont convaincu la Ville d’investir dans ce sport. Du lignage a été fait pour dix terrains de pickleball sur le territoire de la municipalité, dont six à l’Agora, au coût de 15 000 $. Des couvre-vents, d’une valeur de 20 000 $, ont également été commandés, informe le chef de la Division sports et plein air, Nicholas Bleau.
Les matins de pickleball à l'Agora sont remplis d'action. (Photo : Le Soleil – Denis Germain)
En collaboration avec d’autres villes, Châteauguay a également lancé le programme Omnisport pour initier des jeunes de 8 à 12 ans à de différents sports, dont le pickleball. Des aînés qui jouent à l’Agora vont s’y impliquer afin d’accompagner les enfants dans leur apprentissage.
Le prochain objectif du pickleball à Châteauguay: former une association membre de Pickleball Canada, qui sera ouverte aux gens de tous les âges, songe Mme Walker.
Le pickleball en bref
Le pickleball se joue sur un terrain aux dimensions semblables à celui du badminton (20’ x 44’) avec une raquette rigide et plus petite que celle du tennis. Sa balle en plastique trouée ressemble à celle du hockey cosom.
Le but du jeu est d’envoyer la balle dans l’aire de jeu de l’adversaire sans que ce dernier puisse la retourner, de manière à compter le plus de points possibles. Comme il est moins exigeant sur les muscles et les articulations que d’autres sports de raquette, il est joué par les gens de tous âges.
(Source : La Fédération québécoise de pickleball)