Déneigement à Châteauguay : les défis d'une bordée extraordinaire
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Le chargement de la neige sur le boulevard D'Anjou le 18 février. (Photo Le Soleil - Denis Germain)
Il faudra du temps et de la patience avant que l’ensemble des rues de Châteauguay soient dégagées des 93 centimètres de neige tombés en 48 heures la semaine dernière. Pour comprendre l’ampleur de la tâche, le Journal a effectué une tournée de la ville le 19 février avec un contremaitre responsable du déneigement.
La quantité importante de neige à ramasser ralentit considérablement les opérations, explique Michel Dubé, contremaitre à la Ville. «D’habitude, on fait le boulevard Saint-Jean-Baptiste en environ une journée. Là, ça nous a pris deux journées et une nuit», illustre-t-il.
Michel Dubé, contremaître à la Ville de Châteauguay. (Photo : Le Soleil - Valérie Lessard)
À bord de sa camionnette, on fait un premier arrêt au dépôt à neige, près du garage des travaux publics dans le parc industriel. C'est un va-et-vient de camions remplis de neige qui y déchargent leur benne. Les entrepreneurs privés peuvent également l’utiliser, mais depuis cette année, ils doivent payer pour y avoir accès.
En sortant du dépôt à neige, un collègue avise M. Dubé qu’un entrepreneur privé dépose sa neige sur le boul. Saint-Jean-Baptiste. Une visite de courtoisie s’impose. Le contremaître fait le tour de la cour de l’entreprise et fait un petit signe au déneigeur privé, sans intervenir. «Quand ils me voient, ils le savent», explique celui qui connait bien les entrepreneurs plus récalcitrants.
Au moment de la tournée, la majorité des équipements de déneigement étaient à l’œuvre sur le boul. D’Anjou pour le ramassage de la neige. Après le boul. Saint-Jean-Baptiste, cette artère est prioritaire. «Je n’ai pas le choix parce que c’est là où j’ai le plus de circulation et beaucoup de piétons», mentionne M. Dubé.
La Ville a besoin de deux souffleurs mobilisés sur le boulevard pour tout ramasser. «Il y a tellement de neige. Il y a un autre souffleur en avant qui fait une première passe, il fait le plus gros. Après, on fait la finition en arrière.» L’enjeu aussi c’est qu’à plusieurs endroits il y a trop de neige pour que la chenillette libère les trottoirs. «On a un souffleur pour les trottoirs, sauf que c’est long et c’est ardu. Tu n’avances pas vite», indique Michel Dubé.
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Les dégâts du vent
Après avoir traversé le boul. D’Anjou, cap vers le chemin de la Haute-Rivière, dont la partie au nord de l’autoroute 30 est fermée depuis plusieurs jours. Le vent a littéralement poussé la neige sur une partie de la voie routière, ce qui fait qu’à certains endroits, la moitié d’une seule voie est disponible. «Je suis trop occupé pour envoyer un souffleur ici. J’en ai un qui a brisé hier soir. Aussitôt qu’il sort de la mécanique, je vais l’envoyer ici», dit l’employé municipal.
Le chemin de la Haute-Rivière est partiellement entravé par la neige soufflée par le vent. (Photo : Le Soleil - Valérie Lessard)
La situation est similaire aux abords du lac Saint-Louis sur le boulevard d’Youville. D’imposants bancs de neige soufflés par le vent du lac empiètent sur la voie routière. Et tout près de l’île Saint-Bernard, certains bancs de neige en cour avant sont presque à la hauteur des toits des maisons, encore une fois le résultat du vent.
Le vent a poussé d'importantes quantités de neige en bordure du lac Saint-Louis et de l'île Saint-Bernard. (Photo : Le Soleil - Valérie Lessard)
Un employé municipal est chargé de libérer les rues étroites, mais a de la difficulté en raison de voitures stationnées dans la rue ou au stationnement municipal du centre nautique, utilisé pour y entasser de la neige. «C’est sûr que ça ne nous aide pas quand les voitures sont là ou quand les gens mettent la neige de leur entrée dans la rue», évoque le contremaitre.
Contrairement à Montréal, par exemple, où les voitures sont remorquées si elles entravent les opérations de déneigement, les équipes de Châteauguay contournent les voitures stationnées, ce qui veut dire qu’elles devront revenir une deuxième fois.
Au total à Châteauguay, les cols bleus ont 530 km de routes et de stationnements à déneiger.