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Décès du syndicaliste Marc Laviolette

le jeudi 27 juin 2024
Modifié à 10 h 34 min le 28 juin 2024
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Marc Laviolette a laissé une marque sur la scène syndicale régionale et provinciale. (Photo Journal Saint-François - Archives)

Une des figures marquantes du syndicalisme de la région et du Québec, Marc Laviolette, est décédé le 27 juin, a-t-on appris de source syndicale.

C'est par voie de communiqué que la CSN a fait connaître la triste nouvelle, en exprimant ses plus sincères condoléances aux membres de sa famille, notamment à son fils Alexandre Boileau-Laviolette, actuel président de la Fédération du commerce (FC-CSN). Notons que sa fille, Geneviève Boileau, agit également comme directrice aux Affaires corporatives, développement institutionnel et des communications au Cégep de Valleyfield.

Celle-ci a fait savoir vendredi que M. Laviolette était décédé en raison de complications durant une opération qu’il devait subir le matin. «C’était pas ça le plan. Que ça s’arrête. Ça dû le mettre en tabarnac que le plan change», écrit-elle sur sa page Facebook.

Originaire du Suroît, Marc Laviolette a débuté sa carrière syndicale dans les années 1970 comme organisateur communautaire et président du syndicat du CLSC de la Seigneurie de Beauharnois, avant de devenir opérateur à l'usine Expro de Salaberry-de-Valleyfield en 1978, puis président du Syndicat national des produits chimiques de Valleyfield (SNPCV–CSN), de 1986 à 1994.

 

Marc Laviolette était reconnu comme un gars de terrain. (Photo Journal Saint-François - Archives)

 

Durant les mêmes années, Marc Laviolette est également vice-président de la Fédération de la métallurgie de la CSN. De 1994 à 1999, il occupe la fonction de troisième vice-président de la Confédération, avant de succéder à Gérald Larose à la présidence de la CSN en 1999, rôle qu'il occupera jusqu'en 2002.

 

Tout au long de son parcours syndical, les enjeux de santé et de sécurité du travail ont toujours été au cœur de l'engagement et de l'action syndicale de Marc Laviolette. Ce sont d'ailleurs les multiples batailles menées par son syndicat local qui ont amené le juge René Beaudry, en 1983, alors président de la Commission d'enquête sur les conditions de santé et de sécurité des établissements de la compagnie Les produits chimiques Expro de Salaberry-de-Valleyfield, à reconnaître l'apport indispensable des travailleuses et des travailleurs dans l'organisation du travail et dans la gestion des enjeux de SST. 

 

Souverainiste convaincu


Parallèlement à son militantisme syndical, Marc Laviolette a également été un ardent défenseur du projet d'indépendance du Québec en s'impliquant notamment au Parti québécois et en participant à la création du mouvement des Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre (SPQ Libre).

 

Il s'est porté candidat péquiste dans la circonscription de Soulanges, à l'élection provinciale québécoise du 26 mars 2007 lors de laquelle il a terminé troisième derrière la libérale Lucie Charlebois et le candidat adéquiste, Sylvain Brazeau.

 

Marc Laviolette a toujours reconnu pour son style flamboyant et son vocabulaire qui ne faisait pas dans la dentelle. Au lendemain des élections de 2014, alors qu'il était président de l'Association péquiste de Beauharnois, il n'avait pas hésité à qualifier l'équipe libérale de "concentré de crosseurs" lors du rassemblement péquiste tenu à la B.O.

 

Dans les années 70, Marc Laviolette avait aussi été candidat indépendant aux élections fédérales canadiennes de 1980, dans Beauharnois-Salaberry, puis candidat du Parti communiste ouvrier (Canada) lors des élections générales québécoises de 1981, dans la circonscription de Beauharnois.

 

La députée de Salaberry-Suroît, Claude DeBellefeuille, a réagi à ce décès subit. «La dernière fois que je l’ai croisé, en avril, il participait au lancement du fascicule présentant l’apport du mouvement syndical au développement de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield. Il était alors toujours aussi passionné et bien conscient des prochains combats à livrer. Le genre de militant jamais vraiment satisfait : il y a toujours du travail à faire lorsque l’on aspire au bien-commun.»

 

Le maire de Salaberry-de-Valleyfield, Miguel Lemieux, mentionne pour sa part «En devenant président de la CSN, Marc Laviolette est devenu l’un des Campivallensiens à s’être élevé à l’une des fonctions les plus prestigieuses du Québec. C’est un pan de notre histoire qui nous quitte avec lui. »