Culture

David Hodos : pour l’amour de Chopin, du piano et de la création

le dimanche 09 février 2025
Modifié à 14 h 27 min le 07 février 2025
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

À 15 ans, le pianiste David Hodos détient un parcours impressionnant : prix remportés au Québec, en Pologne, en Roumanie et en Autriche – dont le prix Jeune talent de la Vienna New Year’s International Music Competition –, des concerts livrés en Europe (Paris, Cannes, Bucarest et Venise figurent à son curriculum vitae) et une quarantaine de compositions à son actif. Le 22 février, le Châteauguois présente David Hodos, l’éternel Chopin à la salle Jean-Pierre Houde du Centre culturel George-P. Vanier, un concert qui voyagera au Québec. Admis au Préconservatoire de musique de Montréal en 2021, David Hodos caresse de grands rêves pour la suite.

À quoi peut-on s’attendre avec ce concert ?

«C’est un concert dédié à Chopin, le compositeur que j’apprécie le plus. 2025, c’est la 250e année depuis sa naissance et ce sera un concert intégral des pièces les plus appréciés de Chopin. Chaque pièce est accompagnée d’une projection qui amplifie les émotions de la pièce, des images surtout liées à la nature. Je jouerai aussi mes compositions.» 

Pourquoi Chopin est-il ton préféré ?

«J’ai commencé le piano à 8 ans et au départ je jouais les grands classiques : Mozart Beethoven et Bach. Chopin, je l’ai découvert plus tard.  La première fois que j’ai écouté une pièce de Chopin, j’avais l’impression qu’il y avait une partie de moi dans la musique.  C’est comme si je pouvais prévoir un peu les phrases musicales et les idées. J’ai constaté qu’on pensait d’une façon similaire.»

L’affiche du concert (Photo : gracieuseté)

Est-ce que le piano a été une passion chez toi dès le départ ?

«C’est surtout à 8 ans que j’ai commencé sérieusement le piano, mais mon parcours musical, je l’ai commencé à l’âge de trois ans. C’est surtout ma mère qui se rappelle, mais j’ai aussi des souvenirs assez puissants. L’école de musique Jocelyne Laberge organisait un éveil musical. C’était pour les tout-petits et ma mère m’avait inscrit. Elle m’avait un jour entendu battre un rythme sur la table et s’est dit : pourquoi pas, on va voir comment il est! Ensuite, j’ai fait un peu de piano, à [l’école] Jocelyne Laberge, mais j’ai vraiment commencé plus tard et oui, c’était clair, j’avais une grande passion.»

Est-ce que la composition est arrivée tôt dans ton parcours ? 

«Oui, j’ai commencé à composer en même temps que j’ai appris à jouer. C’était quelque chose de naturel. Je jouais au piano, mais je m’amusais en faisant tout et n’importe quoi, des notes mélangées. Et il y avait tout d’un coup une suite de notes qui m’interpelait, une idée qui ressortait en évidence. Même à ce jour, c’est comme ça que je compose : en faisant quelque chose par hasard, puis en le liant à une émotion ou une expérience.»

Quelles sont tes inspirations au moment de composer ?

«L’influence vient de Chopin, parfois… inconsciemment. Et si je devais dire autre chose, c’est la nature. Et la vie aussi… Dans le sens de toutes nos expériences et les émotions que l’on vit. Une de mes pièces s’appelle La vie.» 

Quelles sont les compositions qui te rendent le plus fier ?

«J’essaie de ne pas mettre des idées seulement pour remplir la pièce. Je compose plus lentement, mais de manière plus perfectionniste. Je crois donc que ce serait La valse mélancolique, que j’ai faite à l’âge de 12 ans, dans un voyage en Europe. J’y suis resté quelques années, j’ai eu des concerts dans plusieurs pays, et c’était vraiment une période de découvertes. C’est aussi la période où j’ai commencé à jouer beaucoup plus sérieusement du Chopin et où j’ai trouvé mon style musical. Une autre composition dont je suis fier, ce serait la dernière… Elle n’a pas encore un titre final, mais il aura certainement un lien aux souvenirs d’enfance. Je la jouerai au concert à Châteauguay.»

Tu as participé comme pianiste-compositeur à différents projets, comme le spectacle Le voyage, au Théâtre National de Bucarest. Tu as aussi composé la musique de la pièce Une vie, une chaussette, un rêve et une machine à écrire, en Roumanie. Comment sont nées ces collaborations ?

«Pour La valse mélancolique, j’étais en Roumanie, à Bucarest. C’était un casting pour une pièce de théâtre. Je m’étais dit : «pourquoi pas!» Et le metteur en scène, un très bon artiste avec une très bonne vision, a dit à chacun des artistes : montrez-moi ce que vous avez. La valse faisait partie de ce qu’il recherchait. Et c’est devenu un moment dans la pièce qui a été créé précisément pour ma pièce.» 

Comment vis-tu les compétitions ? 

«Je pense qu’au début il y avait plus de stress. Ma prof m’a beaucoup aidé, et m’a aidé à juste transmettre les émotions. Et pour moi, c’est ça : cette idée que jouer est une manière de transmettre des émotions, plutôt que quelque chose de technique. Et, oui bien sûr, à ce niveau, il y a beaucoup de pratique, car la portion technique demeure très importante. Mais devant le jury, c’est l’amour pour la musique qui prend le dessus!»

Qu’est-ce qui s’en vient pour toi ?

«Je passerai l’admission pour le Conservatoire de Montréal en mars. Avec mon prof de piano Steven Massicotte, qui est prof au Conservatoire, on en a discuté. Je dois choisir entre les programmes d’interprétation et de composition. Je vais passer celui d’interprétation et peut-être que ce sera ensuite intéressant pour la composition.»

Est-ce que tu souhaites en faire ton métier ?

«Oui! Interprétation et composition, au même degré!»

Quels sont tes plus grands rêves ? 

«Bien sûr, il y a des salles comme le Carnegie Hall, qui sont incontournables dans une carrière. Mais en fait, je souhaite pouvoir vivre de ça, partager mon amour pour la musique, pour Chopin, les compositions… partager avec le plus grand nombre.»

David Hodos est présent sur les réseaux sociaux (YouTube, Instagram, TikTok, Facebook) sous le nom davidhodos_official

David Hodos, à Vienne, avec le chef d’orchestre Christian Schultz (Photo : gracieuseté)