Crise du logement : une vingtaine de ménages dans l’incertitude

En pleine crise du logement, une vingtaine de ménages dans la MRC de Roussillon se retrouveront sans adresse le 1er juillet. Le comité logement de l’Office municipal d’habitation (OMH) de Châteauguay sonne l’alarme sur une situation considérée plus critique qu’en 2021.

Au total, 25 ménages se trouvent dans une situation d’incertitude résidentielle. Dans ce contexte, l’OMH a lancé le 23 juin un service d’aide à la recherche de logement pour la population des MRC de Roussillon et des Jardins-de-Napierville, disponible au 514 607-4742, 7 jours sur 7, de 8h à 20h. Cette aide n’est pas une offre directe de logement, mais un service d’accompagnement durant les recherches.

«En ce moment, la situation est grave, fait savoir Marco Monzon, du comité logement de l’OMH de Châteauguay. Le taux d’inoccupation des logements est si bas qu’on ne peut même pas le comptabiliser.»

Le prix des loyers et les pratiques douteuses de propriétaires pour évincer leurs locataires font partie des facteurs de cette crise du logement, selon M. Monzon.

«Il n’y a pas d’indication que ça va s’améliorer», se désole-t-il.

M. Monzon déplore qu’il y ait plusieurs municipalités dans la MRC de Roussillon qui n’ont pas pris acte du besoin de logements abordables sur leur territoire.

«On en parle depuis trois ans, mais il n’y a pas beaucoup de villes  qui ont mis en place des solutions», se décourage-t-il.

Situation plus critique

Avec la hausse de l’inflation, il s’attend à ce que la situation empire et que d’autres personnes se retrouvent dans l’incapacité de payer un loyer.

«Les prix ont explosé, s’insurge-t-il. Un logement qui coûtait 800$ il y a trois ans est maintenant affiché à 1 200$.»

Les «rénovictions» sont également un problème fréquent. Selon M. Monzon, des propriétaires veulent mettre des locataires dehors pour profiter de la hausse des loyers.

«Les gens qui ont moins de sous sont les plus impactés», explique-t-il.

Augmentation des loyers

Le regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a complété sa 3e enquête annuelle sur le prix des logements à louer. Il a notamment consulté plus de 51 000 annonces de logements à louer sur le site de Kijiji entre février et mai 2022. Son enquête révèle que la flambée des loyers s’accélère partout au Québec.

«Les augmentations fulgurantes dont témoigne notre enquête démontrent clairement l’inefficacité totale du système de fixation des loyers en place au Québec», indique le regroupement.

Le RCLALQ demande au prochain gouvernement d’instaurer un registre des loyers public et obligatoire. Il demande également d’obliger les propriétaires à «utiliser les taux moyens d’augmentation de loyer du Tribunal administratif du logement (TAL) comme mesure de contrôle des loyers».

«Ce qui nous inquiète, c’est que des régions où les loyers étaient demeurés relativement accessibles sont maintenant très fortement touchées par des hausses importantes», déplore Marjolaine Deneault, porte-parole du RCLALQ.

Elle ajoute que les locataires de ces régions doivent en plus composer avec une forte pénurie de logements.

«En 2022, un logement à louer est près de 50% plus cher que le loyer moyen.»

-RCLALQ

Services

Comme soutien, l’OMH de Châteauguay peut:

-Aider dans le repérage des logements à louer sur le marché privé;

-Informer sur les différents aspects de la recherche et de la location de logement;

-Informer sur les formes d’aide financière possibles en fonction des revenus;

-Référer aux différents organismes de la région selon les besoins particuliers;

-Offrir potentiellement un service d’hébergement d’urgence, selon la ville habitée.