Coupures en francisation : «Beaucoup de larmes ont coulé»
L’interruption des cours de francisation annoncée par le CSS Vallée-des-Tisserands pour la fin-novembre afflige de nombreux nouveaux arrivants qui comptent sur ces apprentissages pour s’intégrer à la communauté et y trouver un emploi.
L’effet s’est fait ressentir particulièrement par l’équipe du CRESO-Immigration, dont le mandat est d’offrir de l’accompagnement et de l’encadrement pour cette clientèle dans les secteurs de Salaberry-de-Valleyfield, Beauharnois et du Haut-Saint-Laurent.
«Cette décision a un impact majeur et engendre une grande déception. Beaucoup de larmes ont coulé», raconte Thomas Gauvin, conseiller en immigration.
Selon lui, la vaste majorité des immigrants dépendent des cours de francisation à temps plein offerts au CSSVT pour s’installer dans la région; d’autant plus que les inscrits pouvaient compter sur une aide financière de 230$ par semaine pour y prendre part.
Cela touche particulièrement la clientèle en recherche d’emploi, des conjointes de travailleurs étrangers temporaires, pour qui cela vient compliquer le processus d’intégration.
«Tout cela risque d’avoir pour effet de les isoler davantage, les empêcher de se construire un réseau dans la communauté ou accéder à leur résidence permanente», poursuit M. Gauvin.
Au Centre de français L’Insulaire
L’interruption annoncée des cours de francisation du CSSVT provoque également une hausse de demandes au Centre de français L’Insulaire, rue Sainte-Cécile, confirme la directrice générale Carole Savard.
Toutefois, l’organisme communautaire n’est pas en mesure d’absorber un trop grand afflux de demandes, ne serait-ce que par manque d’espace. «On offre des cours de francisation à temps partiel seulement, note-t-elle. En temps normal, nous accueillons environ 80 élèves. Si jamais le ministère (de l’Immigration) accepte qu’on ouvre plus de classes, on pourrait en accueillir une quarantaine au maximum.»
À cela s'ajoute le fait que depuis septembre dernier, l’allocation de 28$ par jour qui était versée aux personnes immigrantes qui suivaient des cours de français à temps partiel a été abolie.