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Châteauguay: passage facilité du primaire au secondaire

Il y a 21 heures
Modifié à 14 h 26 min le 27 février 2025
Par Marie-Josée Bétournay, Initiative de journalisme local

mjbetournay@gravitemedia.com

Lina, Liliane et Nathéo comptent parmi près de 75 élèves inscrits au projet Seconde Ère. (Photo: Le Soleil – Denis Germain)

Lina Mourid, Liliane Parent et Nathéo Roy-Comtois fréquentent la 6e année à l’école de la Rive à Châteauguay. Le trio franchit la porte de l’établissement tous les matins avec l’assurance de compter sur le soutien des enseignantes instigatrices du projet Seconde Ère qui facilitera leur passage au secondaire.

En juin, Lina, Liliane et Nathéo ont été informés de leur adhésion au projet. L’excitation était à son comble. Quelques mois après le début de l’année scolaire, ce mot demeure toujours. Fierté, reconnaissance et participation s’ajoutent.

Favoriser le sentiment d’appartenance

Près de 75 jeunes de 11 à 13 ans participent au Seconde Ère. L’objectif de favoriser le sentiment d’appartenance chez ce groupe d’âge est atteint, souligne Emmanuelle Dagenais, directrice de l’école de la Rive.  «On a fait faire un chandail marqué avec le logo du projet Seconde Ère. Dans tous nos rassemblements, les élèves le portent», explique-t-elle.

D’autres bienfaits découlent du projet. «De la violence et des conflits sur la cour [d’école], on n’en a presque plus. Au niveau pédagogique, on peut faire cheminer les élèves, les faire progresser. Il y a beaucoup de concertation», poursuit-elle.

Le déroulement des cours fait un clin d’œil à celui du secondaire où les jeunes sont appelés à changer de classe et s’adapter à l’enseignement d’un nouveau professeur. À l’école de la Rive, les préadolescents s’entremêlent pour assister aux cours de sciences, univers social ainsi que culture et citoyenneté québécoise. Même les cours de musique, inscrits à la formation générale, sont adaptés aux intérêts des jeunes en 6e année. Quant au français et aux mathématiques, ces matières sont offertes par la même enseignante.

Liées par la profession et l’amitié

Les instigatrices du projet Seconde Ère, les enseignantes Mélody Sirois-Boulé, Stéphanie Germain, Stéphanie Leblanc et l’enseignante ressource Anik Vallée, sont liées par leur profession commune, mais également une grande amitié. Impossible de séparer le quatuor le temps de l’entrevue. «Ça vient ensemble», disent-elles. Les quatre professeurs s’expriment en une seule voix.

Mélody, Anik, Stéphanie et Stéphanie : quatre enseignantes, mais une seule voix lorsqu’il s’agit de l’engagement des préadolescents. (Photo: Le Soleil – Denis Germain)

 

Le projet pilote, échelonné sur une période de deux ans, a vu le jour afin de «changer la donne» chez les jeunes qui font leur rentrée au secondaire sans être outillés, et de faire bouger les choses. Les enseignantes considèrent avoir leur «part de responsabilité» dans le rétablissement de l’engagement et la motivation chez les jeunes. «Ça ne fera pas de miracles, sauf que leur bonne humeur, leur goût de venir à l’école, c’est tangible pour nous au quotidien» conviennent-elles.

«Comme des mamans, mais à l’école»

Ces enseignantes, perçues «comme des mamans, mais à l’école» aux yeux de Lina, Liliane et Nathéo, privilégient le co-enseignement et la co-évaluation. «La recherche en éducation tend vers le co-enseignement, intervenir tant sur l’affectif, l’émotionnel que les apprentissages», informent-elles. Le co-enseignement passe par la bonification de l’enseignement et le questionnement entre les membres du quatuor, l’apport de démarches différentes pour les jeunes, entre autres.

Mélody, Stéphanie, Stéphanie et Anik travaillent depuis quelques années à l’élaboration du projet Seconde Ère. Elles y consacrent chaque journée, du matin au soir, ainsi que les fins de semaine. «Étant donné que l’on s’aime beaucoup et que l’on a du fun ensemble, on prend plaisir à monter ce projet, à le vivre», s’entendent-elles. À l’an 1 de Seconde Ère, la recherche, la mise en place de nouvelles pratiques occupent une grande place. «La passion, la force d’être ensemble nous portent. C’est essoufflant quand même», ajoutent-elles.

Et la rentrée au secondaire? À 12 ans, Lina, Liliane et Nathéo parlent de stress à l’approche de cette «nouvelle aventure». Leur parcours au programme Seconde Ère les apaise et leur permet de persévérer, de développer leur potentiel.