La séance du conseil municipal de Châteauguay du 24 novembre a été perturbée par le bruit de cols bleus de Châteauguay qui manifestaient à l’extérieur de l’immeuble où se tient les séances.

Un important vacarme provenant de flutes et klaxons était très bien perceptible dans la salle à la séance du premier conseil depuis les élections municipales du 2 novembre.

Les cols bleus de Châteauguay sont présentement en négociation de convention collective. Un avis de grève avait été annoncé pour cette semaine, mais il a été annulé pour donner la chance à la médiation.

Les syndiqués manifestaient près des élus puisqu’ils reprochent aux représentants de la Ville «leur non-volonté» de négocier «en refusant de déposer ouvertement leurs demandes», fait savoir Stéphane Paré, conseiller syndical SCFP. «Le syndicat a déposé deux fois des offres de statu quo de la convention collective avec des augmentations salariales, la Ville a refusé sans faire de contre-proposition», mentionne-t-il. Les cols bleus critiquent l’utilisation de la sous-traitance et affirment ne pas avoir d’information sur les coûts qu’elle engendre pour la Ville.

Le bruit était tel dans la salle que le maire Éric Allard a suspendu la séance à 19 h 20. Celle-ci a repris environ 8 minutes plus tard. «On va faire quelque chose de différent étant donné le bruit à l’extérieur», a expliqué le maire. Plutôt que de lire chacune des résolutions et fournir certaines explications, les élus ont simplement nommé les numéros à l’ordre du jour et les ont adoptés. Le maire s’est dit déçu de ne pas avoir pu expliquer les «points importants» à l’ordre du jour. Il mentionne consacrer près d’une journée à préparer la séance et ses explications.

M. Allard a qualifié d’inacceptables les moyens utilisés pour manifester. «La manifestation syndicale, c’est un droit et on le respecte. Je n’ai aucun problème avec ça, sauf que là ça a vraiment dépassé les bornes», a-t-il exprimé. Le maire a rappelé que la salle du conseil, située sur la rue Principale, est près d’un quartier résidentiel. Il affirme qu’à un moment, lorsque des gens frappaient dans les fenêtres, des citoyens présents et des élus commençaient à craindre pour leur sécurité.

Questionné sur les revendications du syndicat, Éric Allard a confirmé le souhait de la Ville de faire davantage de place à la sous-traitance «pour répondre aux besoins grandissants». Les deux parties sont toujours en médiation.