Châteauguay : en mission pour l'environnement

Depuis bientôt un an, la Ville de Châteauguay compte une conseillère en environnement au sein de ses employés. En cette ère de changements climatiques, Marilyne Robidoux a un agenda bien chargé entre l’organisation d’activités environnementales citoyennes et l’accompagnement des différentes directions de la Municipalité à prendre un virage plus vert.

Selon le maire de Châteauguay Eric Allard, le «plus beau geste pour l’environnement» que le conseil municipal actuel a posé depuis la dernière élection est l’embauche de Marilyn Robidoux. «Elle nous apporte une autre perspective. C’était primordial d’avoir encore plus le côté environnemental dans nos réflexions et dans nos décisions», exprime-t-il en entrevue.

Ses premiers mois ont été consacrés à analyser ce qui se faisait déjà en matière d’environnement à Châteauguay. Depuis, la conseillère en environnement apporte son soutien notamment aux travaux publics et à la vie citoyenne pour l’organisation d’activités comme la distribution de barils récupérateurs de pluie et le nettoyage des berges de rivière à venir.

Son mandat est de s’assurer qu’il y ait des orientations de développement durable dans les projets qui sont entrepris et les choix qui sont faits dans les différents départements de la Municipalité.

«J’aimerais mettre sur pied un plan de transition écologique au niveau de la ville pour être capable de mettre en place des actions précises en place avec des échéanciers», explique-t-elle.

Étant seule dans son équipe, elle ne peut participer à toutes les décisions prises dans la ville, mais remarque que son arrivée a un impact chez ses collègues. «J’ai maintenant des collègues qui viennent me voir lorsqu’ils ont des enjeux liés à l’environnement. J’ai aussi un devoir de vigie, mais c’est sûr que je ne peux pas être partout», mentionne Mme Robidoux.

Tous responsables

Selon elle, autant les municipalités que les citoyens ont une responsabilité en matière de lutte aux changements climatiques. «Les météorologues s’entendent pour dire qu’on a dépassé les pires prédictions, déjà en 2024, par rapport au réchauffement planétaire, donc on ne peut plus prévoir ce qui s’en vient, on est en mode résilience», souligne-t-elle. Des sécheresses, des inondations ou des pluies diluviennes, par exemple, pourraient être plus fréquentes.

Les Villes doivent être en mesure de gérer les eaux lors de ces événements, précise-t-elle. Mais le citoyen doit faire sa part aussi. «Faut être capable d’arriver avec de la réglementation qui impose certains changements en faveur de l’environnement, mais à partir d’en bas, si on trie mieux nos déchets, si on est plus économe en matière de consommation d’eau potable; il y a un tas d’actions qui peuvent venir améliorer l’environnement», fait valoir Marilyn Robidoux.

Le défi de l’eau

La gestion de l’eau potable et des eaux usées et pluviales est sans surprise une des priorités à Châteauguay pour la conseillère en environnement.

Réduire le gaspillage est une des solutions. Augmenter la capacité d’absorption de l’eau en est une autre qui peut réduire la pression sur les infrastructures municipales. «Créer des zones où on est capable d’absorber les eaux pour qu’elles puissent pénétrer dans la nappe phréatique, pour ensuite être capable d’aller la purger pour la boire ou encore qu’elle puisse tout bonnement ruisseler jusqu’à la rivière, ça éviterait qu’elle passe par l’usine d’épuration, ce qui occasionne des coûts énormes pour faire le traitement de l’eau», illustre-t-elle.

Une autre priorité pour l’employée municipale est de s’assurer d’avoir une canopée diversifiée. Un bon couvert forestier diminue les ilots de chaleur, rappelle-t-elle. Châteauguay a perdu beaucoup d’arbres sur son territoire en raison de l’agrile du frêne, une des essences les plus présentes dans la ville. Pour éviter une autre infestation du genre, les villes doivent prévoir des plantations plus variées.

Des craintes pour 2024

Présent lors de l’entrevue avec Mme Robidoux, le maire de Châteauguay a indiqué au journal avoir des craintes par rapport à l’eau en raison du bas niveau de la rivière et du lac Saint-Louis. «On n’a pas eu beaucoup de neige cette année. Le résultat c’est que la rivière est basse, le lac Saint-Louis est bas. C’est là qu’on va chercher notre eau pour faire l’eau potable», souligne-t-il. La Ville travaille sur une campagne de sensibilisation à la consommation d’eau potable et compte sur l’appui des citoyens. «Il y a plein de gens qui disent : moi je paye des taxes, ça ne me dérange pas, je vais la gaspiller, mais on est au-delà de ce bout-là. C’est important qu’on fasse attention à notre environnement», mentionne M. Allard.