Cent soixante postes abolis en santé au CISSSMO

Malgré la pression sur le système, 160 postes titulaires ont été abolis dans les établissements du CISSSMO au cours des derniers jours. (Photo - Archives)
Ce sont 160 postes d’infirmières auxiliaires, de préposées aux bénéficiaires, d’infirmières cliniciennes qui ont été abolis dans les derniers jours au CISSSSMO par Santé Québec qui, jusqu’à récemment, demandait à ce que la main d’œuvre revienne.
«Maintenant on coupe. En plus de 160 postes dont nous venons de parler qui ont été abolis, on a coupé 100 postes vacants. Juste moi à la FIQ, c’est 19 infirmières auxiliaires qui perdent leur emploi. Ça met le système sur les nerfs parce que ces abolitions mènent à des dominos. On transfère encore plus de stress à une équipe surchargée. Celles qui ont moins d’ancienneté pourraient voir leur poste être pris par des collègues qui viennent de perdre le leur», précise Mélanie Gignac, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Montérégie-Ouest (FIQ).
Couper dans un système déjà fragile
Au total, c’est un déficit de 1,5 G$ que cherche à effacer Québec à travers ce réseau déjà mis à mal par une gouvernance monumentale.
«Penses-tu que les patients qui sont malades vont rester chez eux pour aider le système? Ils vont se dire, je vais faire ma part et demeurer à la maison. Peut-être que je vais mourir chez moi, mais ce sera ma contribution pour aider à gérer le déficit. Ben non, c’est ridicule», exprime clairement Mélanie Gignac qui décrie les manières de faire des dirigeants.
«On donne de l’argent à des firmes pour des consultations, mais ça fait des années qu’on dit que ça va mal. Pas besoin de consulter, ils doivent écouter les travailleurs qui sont en bas, on va leur dire. Mais non, même les directeurs perdent leur job. Des postes ont été créés et maintenant on en a plus besoin. On dit qu’on va réengager à l’ouverture de la Maison des Aînés, mais c’est repoussé cette ouverture là et il n’y aura pas de postes de créés», plaide celle qui profite de la journée de la Saint-Valentin pour dire qu’il n’existe pas une histoire d’amour entre les malades et Sant Québec aujourd’hui.
On coupe partout
En santé, à la DPJ, en éducation, on coupe partout actuellement et le système n’en est que plus fragilisé.
«On coupe les postes, on coupe les heures. On dirait que la CAQ c’est le gouvernement qui veut tuer ses systèmes publics. Au CISSSMO on a 160 postes abolis et au Québec on vise pour bientôt 1700 postes abolis en santé. C’est incroyable», conclut celle qui s’insurge contre les 1,5 M$ donnés à une firme américaine pour l’informatisation du réseau. «L’achat local qu’ils disaient. Les babines ne suivent pas les bottines.»
Nécessaire pour le retour à l'équilibre budgétaire selon le CISSSMO
«Le CISSS de la Montérégie-Ouest est dans une situation financière délicate et nous devons retourner à l’équilibre budgétaire. Les efforts colossaux réalisés au cours de l’automne, notamment grâce à la réduction du recours au personnel d’agence, à un contrôle des dépenses accru, au non-remplacement de postes vacants, à la réorganisation de certains services ont permis de réduire le déficit anticipé de moitié, passant de 140 M$ à 83 M$», mentionnent dans un premier temps la direction des communications et des affaires publiques.
Étalé sur plusieurs semaines
Depuis plusieurs semaines, le comité de direction prépare un Plan de retour à l’équilibre budgétaire basé sur trois principes fondamentaux.
Ils désirent réduire au minimum l’impact sur les soins et services à la population, maintenir l’accès aux soins et services et agir avec bienveillance envers le personnel.
«Conséquemment, la réduction des fonctions administratives et la réorganisation des soins afin d’être plus efficace sont les mesures qui ont été privilégiées. Parmi les postes qui seront abolis, près des deux tiers sont des postes qui n’avaient pas trouvé preneurs après plusieurs affichages pour plusieurs raisons et dont la pertinence a été requestionnée. Aussi, pendant la pandémie de COVID-19, des directions avaient été créées et des postes ont été dotés en surplus dans les équipes pour supporter l’organisation à traverser cette crise exceptionnelle. À titre indicatif, sur certaines unités il y avait une surdotation pouvant aller jusqu’à 250 % sur les quarts de jour, alors qu’il y a des besoins de soirs et de nuits. Ainsi, nous revenons à une structure de postes prépandémique», précise-t-on dans un courriel envoyé à Gravité média.
Replacer les employés efficacement
«Il est vrai qu’un certain nombre de postes avec titulaire seront abolis, cependant le nombre est en en constante évolution et la majorité des employés pourrons replacés dans des secteurs cliniques comme dans nos Maisons des aînés et alternatives et à l’Hôpital Anna-Laberge et l’Hôpital du Suroît afin de permettre l’ouverture de lits supplémentaires pour mieux répondre aux besoins de la population et mettre un terme à l’utilisation de personnel d’agence. À titre indicatif, nous prévoyons avoir environ 300 postes disponibles ce qui nous permet d’être confiants de réduire au minimum la perte d’emploi. Bien que les prochaines semaines ne seront pas faciles, l’équilibre budgétaire est nécessaire pour assurer la poursuite de notre mission et notre développement à long terme au bénéfice de notre population», conclut-on dans une missive du CISSSMO.