Agression sexuelle : le diocèse de Montréal a manqué à son devoir
Depuis un certain temps, les histoires concernant l’Église catholique de Montréal qui a tenté de camoufler des témoignages de victimes d’agression sexuelle par des prêtres ressurgissent. Il y a deux semaines, notamment, Le Journal de Montréal a dévoilé que le diocèse avait protégé le prêtre abuseur Brian Boucher pendant plus de 30 ans. Celui-ci a été condamné à huit ans de prison en 2019.
Aux alentours des années 1990, j’ai moi-même tenté d’obtenir des réponses auprès de l’Église catholique de Montréal au nom de deux victimes qui avaient subi des abus au cours des années 1970.
À l’époque où je les avais rencontrées, Jean-Claude Turcotte était archevêque du Diocèse de Montréal. Il ne m’aimait pas beaucoup, car j’avais appuyé publiquement les orphelins de Duplessis, qui ont subi des agressions sexuelles et ont été maltraités, entre 1935 et 1964. Il n’a jamais voulu entendre quoi que soit de ma part dans ce dossier.
J’avais d’abord rencontré un homme dans la quarantaine qui résidait dans le quartier d’Hochelaga-Maisonneuve. Ce dernier m’avait informé qu’un groupe de personnes abusées par un curé, dont il faisait partie, souhaitait partager son histoire. J’avais pris le dossier en main et j’avais communiqué avec le diocèse, mais je n’avais jamais eu de nouvelles par la suite. J’avais pourtant fait savoir que les victimes étaient prêtes à leur parler, en vain.
Puis, j’avais rencontré une autre victime dans le secteur Sud-Ouest. L’homme dans la cinquantaine m’avait indiqué que le prêtre abuseur à l’époque était un colosse. Compte tenu de la mauvaise expérience que j’avais vécue précédemment avec le diocèse, j’avais de nouveau contacté l’Église catholique de Montréal pour lui faire part de la situation et j’avais insisté pour avoir un suivi. Je l’attends encore à ce jour.
C’est scandaleux! Ces victimes ont dû se dire que ça n’avait rien donné de me rencontrer pour dénoncer la situation, alors que je cherchais pourtant des réponses. Je leur avais demandé de me faire confiance. Je n’avais même pas cherché à connaître leur nom, par respect.
Est-ce que le Diocèse de Montréal a pris ses responsabilités dans ces affaires d’agressions sexuelles? Non. À deux reprises, j’ai eu la preuve hors de tout doute que ç’a n’a pas été le cas.
10-4!
(Propos recueillis par Gravité Média)