Sans convention collective depuis plus de cinq ans, le Syndicat des pompiers et pompières de Mercier a fait une sortie publique la semaine dernière pour dénoncer la création de postes de pompiers temporaires et critique au passage la gestion du Service incendie. La Ville mentionne que ces embauches sont nécessaires pour combler l’absence de pompiers en congé de maladie.

Cinq pompiers temporaires ont récemment été embauchés par la Municipalité. Aux yeux du syndicat, « ce poste de pompier temporaire provoquera assurément des frictions au sein de la brigade puisque le taux horaire de celui-ci sera supérieur à celui des pompiers déjà en poste, lesquels ont des responsabilités supplémentaires».

Dans l’offre d’emploi affiché par la Ville, le taux horaire annoncé pour le pompier temporaire est de 27,71 $. Selon le syndicat, l’échelle salariale prévoit qu’un pompier est payé 23,76 $ et 26,01 $ lors d’une intervention ; le lieutenant éligible est payé 24,89 $ pendant la garde et 27,16 $ pendant une intervention et le lieutenant reçoit une rémunération de 26,01 $ pendant la garde et 28,29$ lors d’une intervention.

Le directeur des communications de la Ville de Mercier Vincent Lanctôt reconnait que le salaire actuel est plus élevé pour les employés temporaires que pour les employés syndiqués, mais il indique que cela s’explique par le fait que la convention collective n’a pas été renouvelée encore et que l’échelle salariale n’a pas changé. «Si on avait une convention collective active, assurément que le salaire des pompiers et des lieutenants serait plus élevé que celui du pompier temporaire. En ce moment il y a un décalage, mais quand la nouvelle convention sera signée, il y aura un rattrapage», explique-t-il.

Délai d’intervention dénoncé

Le syndicat des pompiers dénonce également un «cafouillage» survenu lors d’une intervention le 29 juin à Mercier. La direction du service incendie a annulé l’appel multicaserne/entraide au moment de l’appel initial avant l’arrivée d’un intervenant sur place. « Devant l’ampleur de l’incendie, la demande d’entraide a dû être reprise, plusieurs minutes plus tard, ce qui a occasionné un délai d’intervention», affirme le syndicat. Selon le président de la section locale 7103 du SCFP Patrice Dubuc, cela «aurait pu avoir de graves répercussions sur la sécurité des citoyens et citoyennes ainsi que sur mes collègues qui sont intervenus».

Questionnée à ce sujet, la Ville a expliqué que le service de sécurité incendie était intervenu à la même adresse quelques jours plus tôt. L’incendie, de nature suspecte, était mineur et avait été maitrisé en quelques minutes. «Lorsque l’appel est rentré le 29 juin, c’était la même description que quelques jours plus tôt, c’est pourquoi le directeur a annulé la présence de Châteauguay», mentionne M. Lanctôt. L’aide de Châteauguay a été requise de nouveau lorsque l’équipe de Mercier est arrivée sur les lieux et a vu l’ampleur du brasier. Selon le directeur des communications, l’entraide avec Léry avait été maintenue. «Dans les faits, ça n’a pas eu d’impact sur le résultat de l’incendie», affirme Vincent Lanctôt.

Les relations sont tendues entre les pompiers et la Municipalité puisque la convention collective est échue depuis le 1er janvier 2019.

Dans son communiqué, le syndicat évoque le fait que 19 chefs aux opérations se sont succédé à la caserne depuis l’arrivée en poste du directeur Eric Steingue en 2018. La Ville précise que trois postes ont été abolis à l’arrivée de M. Steingue; six chefs aux opérations ont quitté depuis 2018, deux autres chefs ont quitté avant de faire une première journée de travail; deux autres personnes ont été embauchées pour des mandats temporaires de quelques semaines et six chefs sont toujours en poste.

 «Dans toutes les organisations, il y a des gens qui quittent, ce n’est pas quelque chose d’anormal. Il y a un roulement normal», mentionne Vincent Lanctôt.